Sitôt entrés en guerre, les américains
soupçonnèrent les allemands de se doter de bombes sales et,
afin de contrer le débarquement, de préparer l’empoisonnement de la nourriture,
des eaux et des terres agricoles avec des produits de fissions artificiels
issus de leur cyclotron exactement comme eux avaient pensé le faire en premier avant même d’achever la bombe atomique… Malgré une
campagne d’espionnage en Europe à l’issue négative, par précaution dès 1944 1500 badges dosimétriques et une douzaine de compteurs
Victoreen,
certains embarqués sur des avions pour faire de l’aérodétection, furent
expédiés en grand secret à Londres. Ils furent ensuite acheminés sur le
continent lors du débarquement en Normandie en Juin 1944 afin d’ausculter
les villes, les cultures, les sources d’eau potable et bien entendu les champs
de bataille afin de garantir la sécurité radiologique des troupes et de prendre
rapidement les contremesures de repli éventuelles.
Les photographes de l’armée avaient été par ailleurs eux également
instruits de signaler toute perturbation des pellicules et les médecins tenus
de rapporter sans délai la manifestation de certains signes chez les malades ou
les blessés (nausée, épilation, brûlures, etc.). De mai 1944 jusqu’à la chute
de Berlin en mai 1945 tout ne fut cependant que RAS. Toujours allumés, les
Victoreen demeurèrent néanmoins toujours muets. De l’ouest à l’est et du sud au
nord pas un des milliers de relevés accomplis ne s’avéra positif. Pas un trou
d’obus, un cratère, une munition ennemie, un dépôt d’armes abandonné, un char
détruit, une ville bombardée, un seul m3 d’air, un blessé ou un
malade, une pellicule de photographe ou un badge
dosimétrique ne déclencha d’alerte radioactive. Rien n’avait été ni irradié ni
contaminé. Aucune trace de radioactivité artificielle ne fut jamais détectée sur les champs de bataille.
Absolument aucune. Les allemands n’avaient nulle part recouru à des armements
radioactifs ni à l’étranger ni sur leur territoire. L’Europe était encore propre
à l’époque et venait d’en recevoir la certification objective.
En revanche les américains relevèrent les points de
radioactivité naturelle élevée, notamment des eaux trop radonifères dont ils
interdisaient la consommation à leurs troupes. Ce fut par exemple le cas à Visé
en Belgique où ils avaient installé une garnison. C’est du reste après avoir par
hasard lu un rapport radiologique militaire de cette « Opération Peppermint » concernant Visé que le commandant NBCR Maurice Eugène André,
alors qu’il était en fonction au commandement stratégique de l’Otan, alerta les
autorités civiles sur les dangers sanitaires pour ses concitoyens de Visé. Ces
dernières, beaucoup moins attentives à leur propre survie que les militaires,
mirent plusieurs années avant d’entendre raison et fermer la captation d’une
eau qui se surcharge de radon lors de son transit par des zones
particulièrement uranifères d’Allemagne.
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