La catastrophe de
Tchernobyl s'est déroulée en deux phases radiologiques distinctes.
La première, « dynamique »
et subite, a brutalement projeté haut dans les airs plusieurs tonnes de
combustible pulvérisé par l'explosion. La centrale décapitée a là éructé sans
retenue 3,5% de son combustible et de son inventaire radioactif de 16
milliards de Curie dont 4 milliards de Curie rien que d’éléments de période
de plus de 1 jour. Peu en a été conté mais plus de 6 tonnes de poussières fines
d'uranium enrichi de plusieurs dizaines de milliards de Sievert respirables et,
du plus éphémère au plus persistant, de plus d’un millier de périlleux
radioéléments de fission et d'activation au taux dans lequel ils se trouvaient
dans le carburant atomique ont été soufflées en l'air. Tout a été là dispersé
au vent mauvais et au bonheur des bronches. Rien n’a été contenu. L’entier
arsenal atomique alpha, bêta et gamma du combustible réduit en poussière,
atomisé, a irrémédiablement envahi l’atmosphère avant de lentement retomber sur
les terres nourricières du monde.
La seconde phase, graduelle
et « chimique », attisée par 10 jours d'un feu qui a consumé environ
800 tonnes de graphite immodérément fourré, enrobé et caramélisé par 186 tonnes
d’uranium fondu, gouvernée par la température du corium et le point
d’ébullition des divers éléments chimiques présents, a exsudé en continu à des
taux différenciés surtout des produits de fission volatils qui évaporent à
« basse température », les gaz « nobles » ayant vite fui à
100% ou presque, et logiquement bien moins d’éléments réfractaires comme les
uranifères qui vaporisent à plus de 3000°C.
(Les imposantes fumées de graphite, cet autre nom du charbon, ont
certainement « mécaniquement » emporté bien plus de particules
micrométriques d’UOX « réfractaire » qu’on ne le suppose.)
Une phase
explosive brusque d'émission de l’ensemble des radioéléments disponibles dans les
6 « petites » tonnes de combustible entièrement volatilisé suivie
d'une phase incendiaire prolongée d'exhalation sélective des radioéléments les
plus volatils dans les 186 tonnes fondues de combustible resté dans l'édifice
dévasté marque donc Tchernobyl. Autrement, si l'on s'en tient aux rapports
officiels, tous les radionucléides sans exception ont de suite fui à au moins
3,5% de leur teneur dans le combustible irradié et les plus volatils d'entre
eux ont même fini par atteindre de 5% à 100% de fuite au terme des 10 jours
d'excursion.
Selon la
littérature atomique la paroxystique éruption initiale a contribué pour au
moins 40% de l'effluence radioactive totale et selon nos calculs pour plus de
80% de la radiotoxicité « durable » qui, ubiquitaire, omniprésente,
invisible, nous agresse à notre insu sans relâche depuis ce fatidique 26 avril
1986 du côté de Tchernobyl.
L’outil liminaire
de calcul « citoyen » ici disponible est justement conçu pour décrire le plus exhaustivement possible
ce premier, soudain et trop tu moment de l'excursion radiologique ainsi que
pour en suivre le tragique décours dans le temps.
Prenons garde à
ceux qui nous indiquent le chemin des douches. Notre radioprotection nous
appartient.
2 commentaires:
Parlez moi du 1/4 d'heure précedent l'e^plosion... Parce que votre article = pas d information.
Voici un élément de réponse. http://solar-club.web.cern.ch/solar-club//Gazette/1986/69_70_03.html
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