Des « frappes
chirurgicales » aux aérosols radiotoxiques sans frontières.
La ville de Bagdad s'étend sur 2688 km2
et compte plus de 5 millions d'habitants. Au cours de la seconde guerre du
Golfe cette métropole a souffert le bombardement de 2453 tonnes d'uranium
appauvri rien qu'avec la campagne aérienne et qui sait le double avec
campagne terrestre. (Cf Fechino J-F., Bilan de mission, Organisation des Nations Unies, 2004.) En moyenne la ville a ainsi subi avec ces
seules attaques aériennes 912,6 kg d'UA par km2 (0,912 gr/m2)
et 490,6 gr d'UA par habitant dont 294,36 gr respirables diffusés en aérosols. Au cours des « frappes chirurgicales » 1472
tonnes d'uranium appauvri (60% de l’inventaire) à un taux local de 294,36 gr de
particules fines métalliques respirables par habitant ont en effet été là
réduites en aérosols radioactifs ubiquitaires et sans frontières.
Car si
les frappes sont chirurgicales
l'empoisonnement radiologique de l'air qui s'en suit avec la combustion irrémédiable
des pénétrateurs à l'uranium est lui mondial. On ne peut en effet impunément disperser en 11
jours dans les airs 10 fois plus d'atomes radioactifs alpha que les essais atomiques
atmosphériques de fission ne l'ont fait en 40 ans sans, au gré des vents mauvais, entrainer de contamination générale de l'atmosphère planétaire. (1472
tonnes/5E6 hab. = 294,4 gr/hab. de Bagdad. 1472 tonnes/7E9 hab. = 210 mg/hab.
du monde.)
L'activité
de l'UA de retraitement employé dans cette bataille de Bagdad étant -tous les
radioéléments co-présents compris- de 38,98 GBq/t (1,05 Ci/t), l'atmosphère
basse de la ville (3,1415 * 302 km * 0,3 km = 848,23 km3)
a pâti le transit volumique moyen et optimiste de 1472 tonnes/848,23 km3
= 1,735 t/km3 soit 1,74E-3 gr/m3 soit 67,64 Bq/m3
(1,83 nCi/m3).
Contamination atmosphérique locale durant la
période des combats.
Distribuée
de façon homogène dans un volume transitoire hypothétique de 8,48E11 m3
(un cylindre de 30 km de rayon par 0,3 km de haut), la combustion horaire moyenne
de 5,58 t d'UA a répandu 6,57 µgr de métaux lourds radioactifs par mètre cube
d'air fragmentés en 7,89E12 invisibles particules fines/m3 avec une
activité de 0,256 Bq/m3. Chaque gramme d’uranium qui
« brûle » à l’impact se fragmente en effet en environ 1,3 milliard de
milliards de particules fines (1,3E18) qui se disséminent en grand nombre dans
l’atmosphère planétaire dont un peu plus de 77 milliards (0,000006%) ont ici un
diamètre situé entre 0,5 et 2,5 micromètres. (513 mille particules entre ces 2 dimensions par m3 d'air durant les bombardements.)
En 24
heures un adulte de la capitale irakienne dans une telle ambiance insalubre a fatalement
inhalé 145,91 µgr de métaux lourds. En 11 jours de bombardements il en a absorbé
1,61 mgr (62,57 Bq) fragmenté en environ 2 millions de milliards de particules
fines de métaux lourds toxiques
ne serait-ce que du point de vue chimique, plus de 120 millions desquelles ont un diamètre
radioactif critique probable situé entre 0,5 micron (2,51E7 atomes, 3,88E-10
Bq) et 2,5 micron -taille maximale qui franchit la barrière pulmonaire et passe
sans obstacles dans le circuit sanguin- (4,41E9 atomes, 6,81E-8 Bq).
Entre
ces deux dimensions, ces particules d’uranium et consorts sont suffisamment
actives pour former à elles seules des points chauds dans les tissus cellulaires
sans même avoir à attendre de coagulation à d’autres. Aux points chauds, les
émissions radioactives alpha très énergétiques qu’elles engendrent tronçonnent de
manière chronique l’Adn des cellules et stimulent par là les réparations
mutantes fautives source notamment de cancer. La surmultiplication d’infimes
points chauds dans l’organisme jointe à l’infernale longévité de ces agents
radiotoxiques approche dangereusement la probabilité qu’une pathologie
physiologique ou génétique surgisse de la certitude. Et ce d’autant plus que tous
respirons non seulement bien d’autres bombardements « appauvris » mais
également encore les « essais ».
Les armes à l’uranium sont des armes de
dispersion massive de poisons inhalables de taille infime qui ont le monde pour
champ de bataille. Armes sans trêve radiologique ni contrainte spatiale et
temporelle, ce sont des crimes multi-millénaires contre l’humanité. Pauvre Bagdad,
pauvres soldats, pauvre monde.
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1472
t d'uranium appauvri issu de la filière du retraitement présentent une activité
radioactive totale de 57,38 TBq (5,738E13 Bq, 1550,71 Ci), 3,14 fois supérieure
à l'activité de l'U238 et à 35,9% relevant de 8 radioéléments α et à 64,1% de 3 radioéléments β-.
Cette
masse contient en moyenne 18,26 TBq de U238 (α, 1468,85 t et 3,72E30 atomes), 18,26 TBq de Th234 (β-, 21,32 mgr et 5,49E19 atomes), 18,26 TBq de Pa234 (β-, 718,69 ngr et 1,85E15 atomes), 2,03 TBq de U234 (α, 8,83 kg et 2,27E25 atomes), 231,88 GBq de U235 (α, 2,90 t et 7,43E27 atomes), 231,88 GBq de Th231 (β-, 11,75 µgr et 3,06E16 atomes), 95,18 GBq de U236 (α, 39,74 kg et 1,01E26 atomes), 2,88 MBq de Np237 (α, 110,39 mgr et 2,80E20 atomes), 2,88 MBq de Pa233 (α, 3,75 ngr et 9,69E12 atomes), 15,02 MBq de Pu239 (α, 6,62 mgr et 1,67E19 atomes), 15,02 MBq de Pu240 (α, 1,73 mgr et 4,35E18 atomes). La dose par inhalation
correspondante à cette radioactivité composite va de 10,49 MSv selon les
facteurs de dose les plus bas de l’ICRP à 168,13 MSv, 16 fois plus, selon les
facteurs de dose les plus hauts.
Ce
potentiel radiotoxique par inhalation qui s'élève au plus à 168,13 MSv d'après
l'ICRP se hisse par contre à 61,22 ESv selon le
calcul de proximité qui considère cette radiotoxicité 364 milliards de fois
plus nocive qu'elle ne l'apparait dans les faux calculs de dose officiels.
Sources
André
M-E., Plutonium, poumons et effets de proximité, in Etudes et
Expansion, N°276, Liège, Belgique, 1978. Voir également http://users.skynet.be/mauriceandre/ sous le titre Uranium et Plutonium c’est pas du chocolat.
Del Tredici, “Hot” or radioactive particle in lung tissue,
in Burdens of Proof, Connor T.,
Energy Research Foundation, USA, 1997.
http://www.mindfully.org/Nucs/Hot-Particle-Lung-Tissue1997.htm
Fechino J-F., Bilan de mission, Consultant en pollutions diffuses par uranium appauvri. Expert
auprès de l'Organisation des Nations Unies, 2004.
Glissmeyer J.A., Mishima
J., Characterisation of airborne uranium from test firing of XM774
ammunition,
Pacific Northwest Laboratory, Richland, Washington 99352, US Army Document
PNL-2944, USA, 1979. http://www.mindfully.org/Nucs/Airborne-Uranium-Glissmeyer1nov79.htm
Glissmeyer J.A., Mishima
J., Prototype Firing Range Air Cleaning System, Proceedings of the 18th DOE Nuclear Airborne
Waste Management and Air Cleaning, Bamberger JA Conference,
Baltimore Maryland 12-16 Aug 1984. Ed- First, Melvin CONF 840806, USA,
1985. http://www.mindfully.org/Nucs/Firing-Range-Air-Cleaning1mar85.htm
Nato
handbook on the medical aspects of NBC defensive operations AmedP 6(B), Departments
of the army, the navy, and the air force, Washington, D.C., USA, 1996. http://www.fas.org/nuke/guide/usa/doctrine/dod/fm8-9/1ch5.htm
Moseley T.M, Lt. General USAF, Operation Iraqi Freedom by the number. Assessment and analysis
division, Unclassified. USCENTAF, USA, 2003. http://www.globalsecurity.org/military/library/report/2003/uscentaf_oif_report_30apr2003.pdf
Rokke D., Le Major Doug Rokke (Pilote de l’US AIR FORCE) expose les dangers
très graves de l’uranium appauvri dans les armes, Belgique, 2003. http://users.skynet.be/mauriceandre/
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