vendredi 13 novembre 2009

Inspirez, expirez.

De 1945 à 1980 environ 540 explosions nucléaires aériennes ont été effectuées dans le monde, environ 280 à « l’Ouest » et 260 à « l’Est » pour une puissance totale d’environ 424.000 Kt (424 Mt). Ces explosions ont répandu dans l’atmosphère plus de 10 tonnes de produits de fission, plus de 4 tonnes de produits d’activation et plus de 90 tonnes de « résidus non consommés » des charges nucléaires (uranium 235 et plutonium 239 notamment) sous forme de particules fines et ultra-fines. L’explosion « chauffe » en effet la charge jusqu’à 100 millions de degrés centigrades et à une telle température fragmente chaque gramme de la tête nucléaire jusqu’à 10 milliards de milliards de particules. Compacte avant la détonation la matière se meut en « nuage » après. Réduits en une quantité colossale de poussières radioactives ultra-fines, ces résidus pulvérisés des bombes restent pour la plupart à jamais suspendus dans l’atmosphère en en colonisant chaque mètre cube. Comme le prouvent les « trop maigres » dépositions surfaciques qui ne vont pas au delà de 7 tonnes selon l'UNSCEAR et d'autres, les retombées au sol regardent en effet au plus 20% de la masse des bombes et concernent plus les produits de fission que le plutonium ou l’uranium « non consommés » des charges. En bref, à peu près 80% de la masse radioactive des bombes vogue libre dans les ciels.

Les hommes, les animaux et les plantes vivent ainsi dorénavant dans une ambiance nucléaire artificielle et respirent et respireront pour des millénaires ces résidus radioactifs vaporisés aux dépens de leur santé. Les effets cancérigènes et génotoxiques de cette contamination interne chronique s’aggraveront même pour les générations futures qui devront affronter une immanquable augmentation de la radioactivité ambiante alpha. En effet, la diminution effective de la radioactivité globale des produits de fissions que les autorités soulignent avec prolixité n’empêche en rien une tout aussi effective et ô combien plus périlleuse augmentation de la radioactivité des descendants de certains produits d’activation et des uranium 235 et 238. (Du fait de la décroissance de leurs parents, l’U234, U235, Pu239, Pu240 et Am241 ainsi que leurs chaînes respectives de filiation augmentent en activité au cours du temps.) En 2009 par exemple nous sommes déjà dans une situation radiologique « alpha » bien plus grave qu’on ne l’était en 1962, pourtant summum de la folie nucléaire, et rien ne peut moins surprendre que l’épidémie de cancers qui nous frappe maintenant. En 2009 nous en sommes déjà dans la situation paradoxale d’avoir à nous protéger de moins de Becquerel mais plus de Sievert que nos parents… Que la physique est belle et combien grands sont les hommes qui ont ordonné au nom de grands principes humanistes la réalisation des essais atomiques.

(NB. Une bombe nécessite au moins 5 fois plus de matière fissile que la fission n’en consommera et en moyenne en nécessite 10 fois plus. La réalisation de 1 kt exige la fission d’environ 57 grammes d’uranium 235 ou de plutonium 239. Sachant que 190.000 kt de fission ont été réalisés durant les explosions atmosphériques, on sait donc que 10,8 tonnes de matière ont été fissionnées. -190000 * 57 gr = 10,8 tonnes- Sachant en outre qu’il faut en moyenne 10 fois plus de matière fissile, on sait donc que 108 tonnes de matière fissile ont été employées. 10,8 t fissionnées * 10 = 108 t.)



Voir aussi sur le meme sujet. 
http://aipri.blogspot.com/2009/10/projection-hypothetique-pour-une.html
http://aipri.blogspot.com/2009/11/inspirez-expirez.html
http://aipri.blogspot.com/2008/05/lhumanit-vit-officiellement-sous.html
http://aipri.blogspot.com/2009/08/plus-de-80-tonnes-de-residus-atomiques.html#uds-search-results
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