vendredi 31 janvier 2025

Des explosions sol: l’atomique du pire.

 

        Les explosions atomiques au sol sont les plus polluantes de toutes. En plus d’alimenter une contamination radioactive atmosphérique pratiquement pérenne, elles réduisent les alentours du point zéro à zone interdite et sont en mesure d’engendrer également d’autres zones interdites à distance en relâchant peu à peu les milliers de tonnes de débris de sol désormais empoisonnés qu’elles aspirent immanquablement dans leur panache.

Outre à déposer au pourtour de 10 à 30% de sa radioactivité létale, une explosion sol monte un panache fumant très appesanti surchargé de débris aspirés du terrain. Il est toujours considérablement plus lourd que le panache d’une explosion dont la boule de feu ne touche pas terre comme lui et qui, de ce fait « léger » n’est lesté que des quelques tonnes métalliques ultra-fragmentées de l’entier dispositif.   

Il peut peser jusqu'à 5000 tonnes de sol pulvérisé par kt qu’il convoie à la vitesse moyenne de 3,3 km par minute jusqu’à plus de 10 km de haut. Brassées dans ce turbulent chaudron ascenti0nnel, les poussières avalées subissent un choc thermique brutal de plusieurs milliers de degrés. Elles fondent alors plus vite que neige au soleil du désert, vaporisent en partie et se contaminent avec la fraction des radioéléments de la charge nucléaire démantelée qu’elles parviennent à éponger avant de se recomposer en grains solides dont les plus gros précipiteront sitôt l’ascension achevée.

Une dizaine de minutes après l'explosion, cette verticale tempête radioactive pulvérulente, maintenant couchée haut et refroidie, commence déjà à déverser bruyamment sa pluie granuleuse à une dizaine de km du point zéro à un taux initial qui va jusqu’à plus de 60 tonnes de dépôt empoisonné par km2 (60 grammes par m2). Le panache oblong continue ensuite de vomir ses miasmes à terre jusqu'au loin sur des centaines de km voire plus selon la puissance détonnée et les vents, laissant au gré du hasard d’autres zones interdites inhabitables tout en s’épuisant peu à peu en grosses particules.

Mais tout ne retombe pas au sol ni de suite ni plus tard. Il ne s'épuise en effet jamais qu'en maigre partie de ses plus sournois radioéléments alpha (plutonium, uranium et affiliés) qui, devenus agrégat ultra fin sont, comme l’air, trop menus pour sédimenter. Le panache se destine alors invariablement à se dissiper dans l'entière atmosphère terrestre pour y flotter indéfiniment et infiltrer en permanence chaque poumon de ses très patientes nanoparticules radiotoxiques alpha particulièrement dangereuses une fois logées dans les tissus vivants.

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