lundi 14 décembre 2020

Plutonium pour toujours.

 

Une bombe A au plutonium ne peut exploiter en moyenne que 10% de l’explosif atomique embarqué et doit en contenir au moins 6 kg pour pouvoir exploser. Sur les 6 kg de plutonium obligatoires capables en théorie de fournir 105 kt, au plus 600 grammes seront en moyenne fissionnés pour en pratique produire 10,5 kt « seulement ». Pour en faire « exploser » 700 grammes, et en tirer 12 kt, il en faudra mettre 7 kg et ainsi de suite. Autrement dit, pour dépasser le maxima de puissance autorisé par une masse critique minimale il faudra en moyenne prédisposer 10 fois plus d’explosif au plutonium que l’on projette d’en exploser. Les militaires du sérail savent parfaitement cela. Les civils très diplômés au demeurant pas.

Autour de la moitié des 170 Mt de fission détonnés dans l’atmosphère, soit 85 Mt, sont le fait d’engins au plutonium. C’est le plus classique des rapports entre l’activité radioactive du Cs137 et du Sr90 dans les retombées mondiales qui, entre autres, nous le prouve objectivement. Il en découle que pour obtenir 85 Mt il a fallu fissionner 4,85 tonnes de plutonium et en avoir pour cela employé 48,5 tonnes. Une masse aussi considérable que redoutable de plutonium pulvérisé en particules nanométriques flotte ainsi encore dans l’atmosphère depuis les « essais ». Pas plus de 3 tonnes de ce plutonium non consommé sont en effet retombées sur notre planète d’après les relevés radiométriques. Le reste voltige pour l’essentiel toujours dans un volume d’atmosphère de 35 km de haut à être optimistes. 

On ne trouve cependant nulle part un seul mot sur le poids inéluctable des charges nucléaires. Beaucoup a été écrit sur leur masse critique minimale mais jamais rien d’essentiel sur leur palier maximal de rendement alors que c’est l’aspect crucial à considérer pour ses implacables conséquences pour la radioprotection interne. Rien ne comparait des bibliothèques traitant des essais atmosphériques « pacifiques » sur ces tonnes « nano-pulvérisées » de plutonium résiduel qui s’insinuent sans obstacle au plus profond de tous nos organismes, de tous les organismes qui respirent. Il y a pourtant là un potentiel suspendu de presque 20 mille milliards de Sievert par inhalation (américium compris) qui chaque année moissonnent des millions de victimes « stochastiques ». (Pour ceux qui savent compter avec scrupuleux respect des totémiques « facteurs de dose par inhalation » et « coefficients de risque point unanimes » de l’ICRP.) Les auteurs reportent pourtant tous les retombées au sol publiées par l’UNSCEAR sans néanmoins jamais les rapporter à l’indispensable charge atomique de départ, ni tirer la moindre implication sur l’état de santé de leur propre système respiratoire. Et voilà comment par magie le gros de la radiotoxicité rémanente disparait des esprits tout en continuant d’en saturer les poumons.

Cette charge atomique n’est pourtant pas une opinion avinée. C’est un fait matériel « dense » et physiquement vérifiable. Ici on l’écrit ainsi page 54 « Lors d’une explosion nucléaire, les réactions de fission consomment de l’ordre de 10 % de la totalité de la matière fissile de l’engin testé. Aussi, les constituants nucléaires du dispositif, isotopes du plutonium (239Pu, 240Pu, 241Pu), américium (241Am), isotopes de l'uranium (235U, 238U, 234U) et tritium (3H) sont-ils libérés dans l’environnement. ». Comment donc ignorer que ces engins ont ensemble une charge minimale et un rendement maximal proportionnel à cette charge ? Comment négliger que les engins atomiques de fission comme de fusion sont des dispositifs proportionnels qui ne savent consommer en moyenne jamais plus de 4% de l’uranium 235, 10% du plutonium 239 et 25% du tritium de la charge de fusion ?  Comment ne pas voir l’explosion universelle ne serait-ce que des maladies pulmonaires qui ont fait suite à la contamination radioactive indélébile de l’air vicié que l’on respire fatalement depuis ces maudits « essais » et que l’on respirera des millénaires durant ? Que vaut une médecine qui oblitère de manière systématique l’épouvantable état plutonigène de l’air faute de comprendre les charges ? N’est-elle pas d’ores et déjà vouée à l’échec en imputant à des causes mineures les déficits immunitaires croissants ? Comment s’étonner que les générations soumises aux retombées fraîches durant leur enfance et chroniquement infectées depuis soient celles qui souffrent le plus de pneumonies en ce moment ?

Une telle méconnaissance certifiée de la part des « experts atomistes » est-elle concevable ou est-elle complice ? Faut-il les honorer de radioprotéger si mal les castes dominantes en les faisant croire indemnes, alors qu’une simple analyse ICP-MS d’un de leur cheveu raconte exactement le contraire, ou faut-il nous incliner tels des esclaves devant leur volonté atomique kamikaze ? 


Hauteurs regagnées par les panaches atomiques.


Sommet des panaches m3 d'atmosphère kt fission   kt fusion   Engins
8 km 4,09E+18 1492 0,9% 0   251
10 km 5,11E+18 3186 1,9% 0   306
15 km 7,67E+18 10982 6,5% 2969 1,1% 383
20 km 1,02E+19 31553 18,6% 21521 7,6% 435
30 km 1,54E+19 106799 62,9% 115946 41,1% 492
35 km 1,80E+19 141501 83,4% 186397 66,0% 503
46 km 2,36E+19 163560 96,4% 276638 97,9% 507
>46 km   169731 100% 282435 100% 522







503 bombes sur 522 pour 83% de la puissance de fission ont distribué leurs déchets au-dessous de 35 km, 1,8E19 m3.

 

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