Un incendie
dantesque d’origine indéfinie, là-bas désigné « la bête », ravage
en ce moment même la région de l’Alberta au Canada. Plusieurs mois de feu sur
ce sol bitumeux et gros de gaz de schiste (radonifère par définition) sont pronostiqués à moins d’une pluie miraculeuse et abondante.
La ville de Fort McMurray, 57 parallèle, a été entièrement évacuée et l’industrie
pétrolière d’extraction du sable
bitumeux est à l’arrêt complet. Bien que les autorités dites compétentes en
matière de radioprotection soient parfaitement au fait que la biomasse en feu
relâche d’abondants effluents radioactifs artificiels (césium, barium, strontium,
tritium, plutonium) hérités des essais atomiques et des accidents nucléaires avariés,
elle tient le plus parfait des silences alors que les nuages épais transportent
à travers la nation et le continent une radioactivité à terme délétère à quelque
dose que ce soit.
Inventaire très partiel de l’émission radioactive : le seul césium 137. (NB. D’ici quelques
années bien des chercheurs proposeront leurs articles d’inutile radioprotection
à retardement sur cet incendie. Faire carrière et aujourd’hui se taire est bien
plus important que survivre.)
En Alberta autour
de 200 mille hectares (2000 km2) de biomasse ont semble-t-il déjà été
calcinés. Marquée aujourd'hui à 8,74 MBq/ha en césium 137 (236,22 μCi/ha) pour un
total de 1,75 TBq la combustion de cette biomasse a fatalement déjà entraîné la
remise en suspension atmosphérique d'environ 1,05 TBq (1,05E12 Bq ou 28,35 Ci)
soit 60% de la radioactivité contenue dans les végétaux. (Vu l’intensité des incendies il est tristement raisonnable d’estimer que
60% de l’inventaire prenne la poudre d’escampette.) 40% (699 GBq) de la
radioactivité est par contre accumulée dans les restes calcinés sur une terre maintenant
contaminée avec un dépôt supplémentaire moyen de 350 Bq/m2; une partie de la
radioactivité « démobilisée » dans la végétation se voit remobilisée au
sol. Si 2 millions d'hectares brûleront à terme, ce que nous ne souhaitons bien entendu pas mais c'est un scénario qui presse, alors
10,49 TBq (283 Ci) prendront le chemin des airs et des appareils pulmonaires. Traduit en dose létales aigües potentielles (convertir l'activité en Sievert d'après le facteur de dose ICRP et diviser par 5) il
y aurait alors là en vadrouille aérienne, selon la très officielle ICRP, un
équivalent de 10000 Ld par inhalation et 27500 Ld par ingestion rien qu’en Césium
137.
Le Canada est-il
à l’abandon ? Un dépotoir atomique couvert d’argile et de terre, bitumeuse
qui sait afin de mieux cuire à l’étouffée les déchets miniers pleins de radium, de
43000 m3 est de plus au beau milieu des flammes. Les autorités
nucléaires qui, bouches-cousues, n’ont pas alerté la population des fatidiques
effluences radioactives des feux de forêt ne semblent pas avoir non plus préventivement
expédié les canadairs inonder la déchèterie atomique puisque un incendie de
surface s’y est déclaré d’après leurs
propos mêmes. Celles-ci affirment, selon l’expression figée, que ces feux en
surface du dépôt « ne posent aucun
risque immédiat pour la santé et la sécurité de la population et de
l'environnement » mais, éloquente omission, se gardent bien de
préciser « ni aucun risque médiat non plus du reste ».
L’AIPRI remercie
le Blog de Wendy pour sa prompte vigilance et porte son vibrant salut aux
pompiers qui combattent pour nous tous ces feux.
Sol forestier au Canada en 1995.
Fire
as an agent in redistributing fallout 137Cs in the Canadian boreal
forest
Pour la Sibérie non sans plutonium. http://sci-hub.cc/10.1134/S1995425512020114
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