Parmi les nombreux polluants mortifères fabriqués par des scientifiques sur la planète TERRE, on trouve l’uranium métallique issu de la dénaturation des roches uranifères naturelles. L’uranium est en effet un élément qui se trouve sous forme de minerai partout dans la couche terrestre mais en aucun cas sous forme de métal. Il y a en moyenne moins de 3 grammes d’uranium par tonne de terre et de roche et les mines les plus riches contiennent de 1,5 kg à au plus 5 kg de minerai uranifère par tonne. (La croute terrestre pèse environ 2,36E19 tonnes et contient environ 6,37E13 tonnes d'uranium dont 6,33E13 t. de U238 et 4,59E11 t de U235. Cf. CRC Handbook of Chemistry and Physics selon lequel l'uranium représente 0,00027% de la masse de la croute terrestre.)
Ce minerai uranifère est formé de 3 isotopes intimement mélangés et rassemblés en infimes échantillons que l’on retrouve épars en nature dans les proportions stables suivantes: U234: 0,0054%, U235: 0,7110%, U238: 99,2830%. De ces trois isotopes seul l’U235 est à la fois fissile et capable d’entretenir une réaction en chaîne. (La fission d’un seul atome d’U235, à savoir sa division en au moins deux atomes «plus petits», par l’intermédiaire des 2 neutrons libérés stimule la fission de 2 autres atomes de U235 qui à leur tour entraînent la fission de 4 autres atomes et ainsi de suite.) Ce sont ces deux caractéristiques prisées de l’U235 qui sont exploitées dans le carburant des centrales nucléaires et dans les explosifs des bombes atomiques.
Le minerai naturel, trop dilué et insuffisamment radioactif, est toutefois impropre à entretenir cette réaction en chaîne. Pour ce faire il faudra l’«enrichir» en le portant à la densité radioactive voulue. Un premier «enrichissement» partiel produit le «Yellow cake» par concentration artificielle des atomes radioactifs dispersés dans le minerai. Grain uranifère après grain uranifère on désolidarise par agression chimique l’uranium des terres et des roches avec lesquels la nature l’avait entremêlé. Un second et plus délicat «enrichissement» ultérieur, par centrifugation ou diffusion gazeuse, viendra ensuite élever la teneur en U235 avant d’en faire un métal uranium artificiel. Ce second enrichissement portera l’uranium 235 à au moins 1,5% de la masse d’uranium pour en faire du carburant ou à au moins 90% pour en faire un explosif. L’enrichissement final consiste donc à augmenter la teneur en uranium 235 d’une masse en y prélevant une partie de l’uranium 238.
La partie prélevée et inutilisable comme carburant ou explosif est dénommée «uranium appauvri» en ce sens qu’il contiendra maintenant une moindre proportion d’atomes d’uranium 235 (il en restera toujours une portion) qu’il n’en avait au départ. L’uranium «appauvri» est également récupéré par retraitement des déchets du carburant atomique. Là l’U238 sera partiellement appauvri non seulement de l’U235 non consommé, mais aussi des divers sous-produits d'activation, dont le plutonium et l’uranium 236, et des produits de fissions créés durant le cycle de production d’énergie.
L’Uranium «appauvri» est un métal artificiel, lourd, toxique et radioactif qui contient une moindre proportion d’uranium 235 qu’il n’y en a dans les minerais uranifères mais une plus grande quantité d’uranium par gramme que n’en ont les minerais !
Ce terme si commun d’uranium «appauvri» est l’un des plus trompeur qui soit. Il laisse entendre qu’il n’est pas dangereux. Malgré les folles dépenses occasionnées par son délicat stockage civil et militaire, malgré les sévères réglementations qui le concernent, malgré l’interdiction qui frappe les citoyens d’en disposer chez eux à leur gré, malgré les preuves scientifiques irréfutables, malgré les grands cimetières des jeunes soldats tombés bien après la bataille[1] et les gigantesques contingents malades à plus de moitié [2], malgré la fulgurante croissance des maladies dans les pays martyrisés à l’uranium et autour du globe, malgré les innombrables monstres génétiques mis au monde en ces terres maudites, on ose encore le clamer sans danger. Afin de nous en convaincre, on le compare aux minerais uranifères pour le déclarer moins agressif qu’eux; mêlant là une vérité de proportion, la moindre teneur en U235 de l’UA, à un confondant mensonge de densité, en rapportant l’UA, en fait non pas aux minerais, mais à un autre uranium industriel «non appauvri» que l’on décrète «naturel». C’est là une pure et simple escroquerie. Tout d’abord que l’uranium métallique soit «appauvri» ou non change peu à sa dangerosité. C’est un émetteur Alpha et il le reste entier et mortel en cas de contamination interne même si débarrassé d’uranium 235. Avec quelques Becquerel «235» de moins il lui reste encore artificiellement condensés quelques Becquerel «238» de trop. L’uranium «appauvri» c’est encore le cancer radiologique induit. Ensuite que si l’UA contient certes une moindre proportion d’uranium 235 que celle que l’on trouve en nature, sa densité en uranium 238 par gramme y est par contre résolument supérieure. La nature ne concentre pas les atomes d’uranium, l’industrie nucléaire si. Dans un gramme d’uranium, appauvri ou pas, il y a en effet 98% d’uranium alors que dans un gramme de minerai il n’y en au mieux que 0,5%. (On pourra également remarquer que l’uranium 235 représente, au plus, 0,00356% de 1 tonne de minerai mais, au moins, 0,0142% de 1 tonne d’uranium «appauvri». Il y a donc 4 fois plus d’uranium 235 dans de l’uranium «appauvri» que dans une masse équivalente de minerai.) En nature on ne trouve jamais un gramme d’uranium pur, qui plus est métallique, d’un seul tenant. Du simple fait qu’il s’agit d’un concentré préfabriqué, l’uranium artificiel est plus radioactif que l’élément naturel d’où on l’a tiré. Même si appauvri à 100%, 1 gramme d’uranium est toujours plus radioactif qu’un gramme de minerai uranifère. Qu’on leur passe donc un détecteur dessus ! Il crépite plus avec l’UA ! Etrange, n’est-il pas, pour un élément moins agressif que nature ?
C’est pourtant bien cet uranium 238 «appauvri en uranium 235 mais plus radioactif que nature» que les industries nucléaires ont vendu aux militaires et introduit dans divers projectiles en guise de perforateur pyrophore de blindage. Nonobstant les conventions internationales qui en interdisent l’usage, depuis la chute du mur de Berlin déjà plus de 8000 tonnes d’uranium «appauvri» ont «flambé» dans les différents théâtres d’opération et les différents champs de tir. Or l’uranium 238 est un poisson toxique et radiologique reconnu[3] qui a une demie-vie radioactive de 4,5 milliards d’années et une demie-vie biologique de 5 ans sous forme métallique (qui est une forme insoluble) alors qu’elle n’est que de 3 jours sous forme minérale (qui est une forme soluble). C’est un isotope qui expulse à chaque tir un rayon électromagnétique Gamma de 48 KeV à la vitesse de 300.000 km/s et une lourde particule Alpha de 4,268 MeV à la vitesse de 20.000 km/s comportant 2 protons et 2 neutrons accolés. Métal lourd et pyrophore, la densité de 18,95 Kg par litre fait de l’uranium un perforateur de blindage sans rival et un incomparable pollueur radiologique de biosphère et de poumons. Plus de 70% du métal uranium des projectiles se pulvérise en un nombre colossal de particules en brûlant lors de la perforation de la cible qu’il fond littéralement tant la température est élevée (3000°). Chaque gramme d’uranium qui brûle produit en effet au moins une centaine de milliards de poussières ultra-fines (de 0,1 nanomètre à 100 micron pour une taille moyenne de 0,5 micron). 60% de ces poussières mesurent moins de 2 microns et, comme les gaz, peuvent ainsi traverser toutes les barrières protectrices pour pénétrer directement dans les poumons avant de passer dans le sang qui les transportera ici et là dans les tissus.
Les effets biologiques internes de l’uranium.
Tirées au contact des tissus les particules Alpha peuvent chacune les pénétrer sur 1/20 de millimètre (50 microns) en traversant environ cinq cellules biologiques. Ces particules alpha émises par divers radio-éléments, dont l’uranium, si inoffensives lorsque émises de l’extérieur du corps se font létales lorsque tirées depuis l’intérieur de l’organisme. (Un peu comme l’arsenic qui est inoffensif dans sa fiole mais mortel dans l’estomac.) Toute l’énergie ionisante sera encaissée par une masse de tissus réduite à l’extrême. C’est l’effet de proximité interne démontré et calculé dès 1978 par Maurice Eugène André[4] et plus tard même photographié. C’est cet effet de proximité interne que les industries nucléaires occultent tant elles savent combien criminels sont à terme les inodores effluents radioactifs qu’elles relâchent et que nous tous respirons. Ces particules Alpha sont des projectiles «radio-biologiques» sub-atomiques qui attaquent des cibles vivantes de taille atomique. Elles perturbent le fonctionnement des «atomes de vie» en minant les bases physiques et chimiques de la vie de la cellule. Elles ionisent les molécules.
Les poussières radioactives sont dès lors d’autant plus dangereuses qu’elles se font petites. Minuscules elles pénètrent l’organisme sans obstacle; s’immobilisent pour des années à proximité des cellules, les envahissent même, les mettant à portée de leur court mais puissant rayon d’action ionisant. Installées dans les tissus ces insolubles métaux réduits en poussières micrométriques voire nanométriques bombardent alors à répétition les cellules, les ionisent de manière chronique sans leur permettre de se restaurer. Cette action nocive des Alpha est d’autant plus sournoise qu’elle opère au niveau histologique de manière invisible et insensible. Nos sens, autant que les dosimètres, sont en effet incapables de détecter l’intromission de si petites particules radioactives au sein des tissus, ils sont incapables de capter la douleur que ressentent pourtant les quelques cellules ionisées. Ils leur faudra des années, une fois le mal étendu et la douleur perceptible, pour qu’ils lancent leur tardive alarme. Les poussières radioactives «alpha» sont pour cela de véritables armes atomiques microscopiques qui contaminent clandestinement chaque organisme qui les respire ou les ingère.
La dispersion d’indécelables aérosols radioactifs par milliers de tonnes durant les dernières guerres met pour cela en péril l’humanité et la vie. Chaque mètre cube d’air est empoisonné. Les nanoparticules volent de plus au loin et beaucoup resteront à jamais en suspension dans les airs. La biosphère se transforme en une lente et éternelle chambre à gaz radiologique dans une indifférence générale soutenue par l’imperceptibilité du danger et le mutisme complice de la science. Les particules volent, les tumeurs croissent, la loi du silence règne. Inspirer, expirer. Business must go on jusqu’au bout de la solution terminale.
Paolo Scampa
Vice-président de l’AIPRI.
Association Internationale pour la protection contre les Rayons ionisants.
BIBLIOGRAPHIE et SITOGRAPHIE.
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Busby C., Morgan S. (2006), "Did the use of Uranium weapons in Gulf War 2 result in contamination of Europe? Evidence from the measurements of the Atomic Weapons Establishment (AWE), Aldermaston, Berkshire, UK", Occasional paper, Aberystwyth: Green Audit, Grande-bretagne. http://www.llrc.org/aldermastrept.pdf
Clefs CEA (2000), Les rayonnements, l‘Adn et la cellule. http://www.cea.fr/fr/Publications/clefs2.asp?id=43
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Rokke D. (2003), Le Major Doug Rokke (Pilote de l’US AIR FORCE) expose les dangers très graves de l’uranium appauvri dans les armes. http://users.skynet.be/mauriceandre/
Weast, R.C. (1972), Handbook of chemistry and physics, CRC Press, Cranwood Parkway, USA, 53 Rd Edition 1972-1973.
[1] Le Major Doug Rokke (Pilote de l’US AIR FORCE) expose les dangers très graves de l’uranium appauvri dans les armes. 2003. http://users.skynet.be/mauriceandre/ - Le Présentateur : Vous avez dit que 36% des vétérans qui ont participé à la guerre du Golfe 1991 mourront du cancer, que 160.000 sont invalides et que 8.000 sont déjà morts mais les USA continuent à employer l'uranium. Estimez-vous qu’il y aura encore plus de cas d’infection par l'uranium ? Professeur Rokke : Absolument. Nous avons déjà des cas supplémentaires. Bien que la guerre soit finie depuis l’automne de 1991, les USA ont continué à envoyer des troupes dans cette région. Aujourd'hui nous savons, par le Département aux Affaires des Vétérans des USA, qu'il y a maintenant plus d'un quart d’un million de soldats américains malades qui ont servi pendant la guerre du Golfe ou sont restés dans la région jusqu'en mai 2002. Ils sont maintenant invalides permanents en raison d’expositions complexes. Et nous savons également maintenant (2002) que plus de 10.000 sont mort et que le taux de mortalité actuel est supérieur à 140 par mois.-
[2] Depleted uranium: Dirty bombs, dirty missiles, dirty bullets. A death sentence here and abroad, Leuren Moret, 2005 - Just 467 U.S. personnel were wounded in the three-week Persian Gulf War in 1990-1991. Out of 580.400 soldiers who served in Gulf War I, 11.000 are dead, and by 2000 there were 325.000 on permanent medical disability. This astounding number of disabled vets means that a decade later, 56 percent of those soldiers who served now have medical problems. The number of disabled vets reported up to 2000 has been increasing by 43.000 every year. Brad Flohr of the Department of Veterans Affairs told American Free Press that he believes there are more disabled vets now than even after World War II. http://72.14.221.104/custom?q=cache:BjgmaYunS7IJ:www.sfbayview.com/081804/Depleteduranium081804.shtml+580400&hl=en&ct=clnk&cd=1&ie=UTF-8
[3] The effects of nuclear weapons, S. Glasstone, J. Dolan, 1957. “Internal hazard”, chapitre 12.163: "Biological effects" http://www.princeton.edu/~globsec/publications/effects/effects12.pdf -The general biological effects of nuclear radiations from internally deposited sources are the same as those from the external sources. However, it should be noted that even a small quantity of radioactive material present in the body can produce considerable injury.- Au chapitre 1.66 on lit: - The uranium (or plutonium) present in the weapons residues does not constitute a hazard if the later are outside the body. However, if plutonium enters the body by ingestion, through skin abrasions, or particularly through inhalation, the effects may be serious.- Au chapitre 9.42 on lit: -Although there is negligible danger from uranium and plutonium outside the body, it is possible for dangerous amount of these elements to enter the body trough the lungs, the digestive system, or breaks the skin. Plutonium, for example, tend to concentrate in bone and lungs, where the prolonged action of alpha particles can cause serious harm.-
Handbook of chemistry and physics, CRC Press, USA, Edition 1972-1973, page B-25. -Because of the high rate of emission of alpha particles and the element being specifically absorbed by bone marrow, plutonium, as well as all the other transuranium elements except neptunium, are radiological poisons and must be handled with special equipment and precautions.-
[4] Plutonium, poumons et effets de proximité, M.E. André, in ETUDES & EXPANSION, n° 276, 1978. Sur toile in http://users.skynet.be/mauriceandre/ sous le titre URANIUM et PLUTONIUM c’est pas du chocolat -Le tir alpha est le tir ionisant le plus lourd qui existe et qui fut erronément ignoré dans sa nocivité il n’y a pas très longtemps encore, parce que tiré de l’extérieur du corps il ne franchissait pas la barrière de la peau… Mais tiré de l’intérieur du corps par des amas d’atomes ayant passé la barrière cutanée, il est redoutable pour le déclenchement des cancers qu’il provoque.-
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