100 jours se sont écoulés depuis le tragique 11 mars 2011 mais aucun organisme « consacré » n’a encore proposé d’estimation réaliste des émissions radioactives de Fukushima alors que chacun sait la Tepco d’une incapacité proverbiale (contrainte ?): ses radiométries de l’eau étaient si exactes que le système de décontamination vendu au prix fort pour ne fonctionnner qu’au dessous d’un certain seuil de radioactivité a été immédiatement obstrué. Tout finira-t-il dans l’océan ?
Pendues aux sous-évaluations périodiquement revues à la hausse de la Tepco, ces « institutions » nucléaires restent ainsi muettes sur ce point capital de radioprotection. (Sans compter qu’elles taisent le risque permanent d’explosion nucléaire par sédimentation du plutonium fondu : un tiers de litre de plutonium, 6 kg, réuni par malheur dans une poche sphérique du magma et c’est l’explosion atomique au sol.) Elles ne savent à l’évidence ni reconstruire l’inventaire des cœurs atomiques avec la courbe de rendement des produits de fission, ni tirer parti du retour d’expérience des accidents de Shellafield, de Three Mile Island, de Tchernobyl, etc. pour quantifier les effluents en fonction de la volatilité des éléments (en clair de leur température d’ébullition). Elles sont à l’évidence indifférentes au sort d’une population et d’une humanité soumise à une contamination interne supplémentaire dont les effets délétères se manifesteront dans toute leur implacable ampleur génotoxique et oncologique avec le temps ici même.
L’AIPRI, outrée et meurtrie par tant d’indifférence à l’égard de la sauvegarde de la vie, propose ici l’horrible inventaire hypothétique minimal des effluents aériens relâchés par 3 des 6 chaudières atomiques de Fukushima. (Les dizaines voire centaines de tonnes de carburant « éteint » explosées qui ont éparpillé des quantités colossales de particules insolubles d’uranium, de plutonium, d’américium, de cobalt, de strontium, de césium, de technécium, etc ne sont pas ici prises en examen, pas plus que ne sont pris ici en compte les effluents aériens des combustibles fondus des centrales F4, F5 et F6.)
Données nucléaires.
La Tepco, à notre connaissance, n’a toujours pas rendu public, ni même dans son rapport à l’AIEA qui s’en moque, ces deux informations nucléaires fondamentales que sont le taux d’enrichissement et surtout le taux de combustion des carburants de chaque centrale de Fukushima à partir duquel il est possible de reconstituer en un clin d’œil l’inventaire complet des produits de fission et d’activation des cœurs et d’estimer les excursions. (La courbe des 2 épis n’est pas faite pour rien.) Qu’à cela ne tienne, dans la mesure où Genn Saji signale que le réacteur F1 avait fissionné 1,6 tonne (460 Mwé pour 60,58 gr. fissionnés par heure), dans le mesure où la centrale F3 (784 Mwé pour 103,25 gr. fissionnés par heure) ayant été redémarrée au Mox pimpant neuf 168 jours avant l’accident a fissionné environ 400 kg de matière, nous partirons de l’hypothèse conservative que seulement 4 tonnes de combustible ont été fissionnées dans les 3 centrales qui nous occupent. Dans la mesure où elles contenaient 257 tonnes de combustible ces 4 tonnes correspondent à un burnup moyen de 14,77 GwJ/t, à savoir que 15,56 kg/t ont été là fissionnés. (Tchernobyl avait fissionné environ 2,2 tonnes pour un burnup d’environ 11 GwJ/t).
Au shutdown les centrales F1, F2 et F3 avaient à elles trois une activité radiologique globale de l’ordre de 30,7 milliards de Curie (1,14E21 Bq, 1,14 milliard de TeraBecquerel, 1,14 million de PetaBecquerel). A 100 jours du shutdown, si rien ne s’en était échappé et qu’aucun épisode de criticité n’ait eu lieu, l’activité serait de l’ordre 381 millions de Curie (1,41E19 Bq, 14,1 millions de TeraBecquerel, 14100 PetaBecquerel). L’excursion aérienne, compte tenu des taux « à la Tchernobyl », a été pour ces trois centrales de l’ordre de 621 millions de Curie (2,3E19 Bq, 23 millions de TeraBecquerel, 23000 PetaBecquerel). Cette excursion de 145 kg de matière radioactive correspond selon les facteurs de dose officiels par inhalation à 4,51 milliards de doses létales potentielles et selon les facteurs de dose officiels par ingestion à 3,04 milliards de doses létales potentielles.
Inspirez, expirez et bon appétit.
PS. obligatoire. Des "données savantes" provenant du Japon qui révisent à la grande baisse la masse des produits de fission des centrales nous sont parvenues (et pas de trace de MOX, surtout pas). Nous les avons très attentivement étudiées. Mais elles sont si suspectes et si incohérentes (selon ces "données" les milliers de m3 d'eau qui innondent le 1F1 au coeur répandu hors de la cuve, traduit en poids, contiendraient en tout ... 1,48 gramme de plutonium 239...) que nous avons décidé de les ignorer. Une des conséquences de ces "nouvelles données" porte à conclure sans coup férir que prises ensemble les 6 centrales de Fukushima avaient le jour fatidique le plus bas burnup du monde: moins de 6 GwJ/t ! Une contre-performance absolument remarquable pour des réacteurs rechargés par quart d'après ce meme document...
PS. obligatoire. Des "données savantes" provenant du Japon qui révisent à la grande baisse la masse des produits de fission des centrales nous sont parvenues (et pas de trace de MOX, surtout pas). Nous les avons très attentivement étudiées. Mais elles sont si suspectes et si incohérentes (selon ces "données" les milliers de m3 d'eau qui innondent le 1F1 au coeur répandu hors de la cuve, traduit en poids, contiendraient en tout ... 1,48 gramme de plutonium 239...) que nous avons décidé de les ignorer. Une des conséquences de ces "nouvelles données" porte à conclure sans coup férir que prises ensemble les 6 centrales de Fukushima avaient le jour fatidique le plus bas burnup du monde: moins de 6 GwJ/t ! Une contre-performance absolument remarquable pour des réacteurs rechargés par quart d'après ce meme document...
Pour un tout autre burn up voir p.4 http://www.eaj.or.jp/glance/SharingReliableFinal_Edit.pdf
NB. Les explosions atomiques atmosphériques ont injecté environ 350 kg de Cs137 dans l'atmosphère (Tchernobyl 26,4 kg). La presse fait aujourd'hui 22 juin état d'un rapport commandité par les autorités anglaises sur Fukushima qui prend en compte les effluents aériens des carburants éteints: 684,7 kg (2,2E18 Bq) de césium 137 auraient été injectés dans l'atmosphère. NB Les savants de sa majesté sous-évaluent terriblement la quantité de déchets contenus dans les piscines...
http://www.guardian.co.uk/science/2011/jun/20/japan-earthquake-and-tsunami-japan
Meteoclimato ayant subi des attaques publicitaires, vient hélas de clore. Nous le regrettons très amèrement. Merci Chamok ! L'AIPRI inlassablement renvoie à Meteoclimato site fondamental à partir duquel trouver une quantité incroyable d'autres liens
On y trouve notamment ce modèle de dispersion de la seconde explosion particulièrement inquiétant.
L'AIPRI ne saurait non plus omettre de mentionner "Le blog de Fukushima".
http://stop-u238.blogspot.com
http://www.rri.kyoto-u.ac.jp/NSRG/seminar/No110/Iitate-interim-report110404.pdf
http://www.scribd.com/doc/51577387/MARK-I-Reactor-Meltdown-Analysis
http://biocatastrophe.blogspot.com/2011/03/nuclear-disaster-in-japan.html
Meteoclimato ayant subi des attaques publicitaires, vient hélas de clore. Nous le regrettons très amèrement. Merci Chamok ! L'AIPRI inlassablement renvoie à Meteoclimato site fondamental à partir duquel trouver une quantité incroyable d'autres liens
On y trouve notamment ce modèle de dispersion de la seconde explosion particulièrement inquiétant.
L'AIPRI ne saurait non plus omettre de mentionner "Le blog de Fukushima".
http://stop-u238.blogspot.com
Map of Contamination Shown by Actual Measurement Values: A Part of Fukushima City at the Level of Evacuation Zone, High Contamination Zone in the Metropolitan Tokyo Area, and A Call for Immediate Examination on Internal Exposure and Food Contamination
http://www.rri.kyoto-u.ac.jp/NSRG/seminar/No110/Iitate-interim-report110404.pdf
http://www.scribd.com/doc/51577387/MARK-I-Reactor-Meltdown-Analysis
http://biocatastrophe.blogspot.com/2011/03/nuclear-disaster-in-japan.html
Trop d'informations tue l'information. L'abondance volontaire de chiffres incompréhensibles pour le néophyte rend la lecture de cet article pénible...
RépondreSupprimerVous avez raison nous n'écrivons pas toujours pour le néophyte. D'autres s'en chargent et le font meme de manière excellente.
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