samedi 23 avril 2016

Les valeurs radiologiques officielles en matière d’évacuation des territoires irréversiblement contaminés ou les leçons inécoutées de Tchernobyl.


Il n’est d’attestation plus édifiante de l’infernale dangerosité de l’industrie nucléaire civile et militaire de celle qui ressort de l’examen des très officielles normes internationales sur les mesures à prendre en cas de dispersion au sol de poussières fines radioactives. Comme ces mêmes impératives normes de sécurité nucléaire le précisent des quantités infinitésimales de pulvérulents dépôts radioactifs au sol suffisent pour contraindre à l’évacuation immédiate, définitive et pratiquement éternelle du territoire contaminé.
L’évacuation obligatoire et définitive des populations et des territoires s’impose en effet dès lors que dans 1 km2 se sont déposés en particules fines 5,8 milligrammes de Pu238, ou bien 24 milligrammes  de Sr90, ou aussi 29 milligrammes d’Am241,  ou également 34 milligrammes de Pu241, ou encore 173 milligrammes de Cs137, ou bien 440 milligrammes de Pu240 ou enfin 1,6 gramme de Pu239.
Les normes officielles l’énoncent noir sur blanc sans démentis. Une zone interdite est la fatale raçon asymétrique de retombées homéopathiques. Un « accident » nucléaire irréparable « pèse » quelques milligrammes… Un rien peut à jamais effacer cités et civilités. 



Selon les normes internationales de sécurité radiologique contresignées par nos états, un territoire de 1 km2 bascule autrement dit dans la zone d'exclusion dès lors qu'il se voit contaminé par une retombée radioactive homogène de poussières fines de Pu238 à hauteur de 5,81 mgr/km2 soit 100 mCi/km2 (3,70 GBq) pour 5,81 ngr/m2 & 3,70 KBq/m2,  ou bien d'une dissémination de Sr90 à un taux de 25,37 mgr/km2 soit 3,5 Ci/km2 (129,5 GBq) pour 25,37 ngr/m2 & 129,5 KBq/m2,  ou également d'une dispersion de Am241 à hauteur de 29,12 mgr/km2 soit 100 mCi/km2 (3,70 GBq) pour 29,12 ngr/m2 & 3,70 KBq/m2,  ou encore d'un dépôt de Pu241 à un taux de 33,98 mgr/km2 soit 3,5 Ci/km2 (129,5 GBq) pour 33,98 ngr/m2 & 129,50 KBq/m2,  ou aussi d'un fallout de Cs137 à hauteur de 172,68 mgr/km2 soit 15 Ci/km2 (555 GBq) pour 172,68 ngr/m2 & 555 KBq/m2,  ou de Pu240 à un taux de 440,40 mgr/km2 soit 100 mCi/km2 (3,70 GBq) pour 440,40 ngr/m2 & 3,70 KBq/m2,  ou enfin d'une retombée au sol de Pu239 à hauteur de 1,63 gr/km2 soit 100 mCi/km2 (3,70 GBq) pour 1,63 µgr/m2 & 3,70 KBq/m2



Compte tenu de l’activité spécifique de chaque radioélément et du seuil critique d’évacuation territoriale de chacun, il s'ensuit que le Pu238 a un potentiel d'exclusion surfacique par retombée de particules fines de 172,1 km2 par gramme, le Sr90 de 39,4 km2/gr, l'Am241 de 34,3 km2/gr, le Pu241 de 29,4 km2/gr, le Cs137 de 5,8 km2/gr, le Pu240 de 2,3 km2/gr et le Pu239 de 0,6 km2/gr. 



Seuil d'évacuation du Sr90: 3,5 Ci/km2 (129,5 GBq) soit 25,37 mgr/km2 et 3,50 µCi/m2 (129,5 KBq) pour 25,37 ngr/m2. Potentiel surfacique d'exclusion de 137,9706 Ci par gr/3,5 Ci/km2 = 39,4 km2/gr.

Seuil d'évacuation du Cs137: 15 Ci/km2 (555 GBq) soit 172,68 mgr/km2 et 15 µCi/m2 (555 KBq) pour 172,68 ngr/m2. Potentiel surfacique d'exclusion de 86,8661 Ci par gr/15 Ci/km2 = 5,8 km2/gr.

Seuil d'évacuation du Pu238: 100 mCi/km2 (3,70 GBq) soit 5,81 mgr/km2 et 100 nCi/m2 (3,70 KBq) pour 5,81 ngr/m2. Potentiel surfacique d'exclusion de 17,2060 Ci par gr/0,1 Ci/km2 = 172,1 km2/gr.

Seuil d'évacuation du Pu239: 100 mCi/km2 (3,70 GBq) soit 1,63 gr/km2 et 100 nCi/m2 (3,70 KBq) pour 1,63 µgr/m2. Potentiel surfacique d'exclusion de 0,0613 Ci par gr/0,1 Ci/km2 = 0,6 km2/gr.

Seuil d'évacuation du Pu240: 100 mCi/km2 (3,70 GBq) soit 440,40 mgr/km2 et 100 nCi/m2 (3,70 KBq) pour 440,40 ngr/m2. Potentiel surfacique d'exclusion 103,0128 Ci par gr/3,5 Ci/km2 = de 2,3 km2/gr.

Seuil d'évacuation du Pu241: 3,5 Ci/km2 (129,5 GBq) soit 33,98 mgr/km2 et 3,50 µCi/m2 (129,50 KBq) pour 33,98 ngr/m2. Potentiel surfacique d'exclusion de 103,0128 Ci par gr/3,5 Ci/km2 = 29,4 km2/gr.

Seuil d'évacuation de l'Am241: 100 mCi/km2 (3,70 GBq) soit 29,12 mgr/km2 et 100 nCi/m2 (3,70 KBq) pour 29,12 ngr/m2. Potentiel surfacique d'exclusion de 3,4338 Ci par gr/0,1 Ci/km2 = 34,3 km2/gr.

Les 494 mégalopoles de plus de 1 million d'habitants de notre monde s'étendent sur environ 133 mille km2 et hébergent plus de 1,7 milliard de résidents. Toutes ces agglomérations basculeraient dans la zone interdite avec un dépôt uniforme sur leur territoire de 772,99 gr de Pu238 (13,3 KCi), ou bien de 3,37 kg de Sr90 (465,5 KCi), ou de 3,87 kg de Am241 (13,3 KCi), ou aussi de 4,52 kg de Pu241 (465,5 KCi), ou encore de 22,97 kg de Cs137 (2 MCi), ou également de 58,57 kg de Pu240 (13,3 KCi) ou enfin de 216,95 kg de Pu239 (13,3 KCi).


Si le potentiel d’exclusion des sources radioactives « pures » est considérable (RTG au Pu238 des satellites par exemple) celui des déchets indifférenciés n’est pas moindre. Pour une poignée d’effluents de plus tout carburant nucléaire actif ou éteint est également à même de produire exactement la même zone interdite. Moins de 400 grammes de déchets trentenaires brûlés à ce taux de combustion de 24 GwJ/t contiennent de fait toutes les valeurs seuils des 7 éléments considérés par les instances officielles dans la formation d’une zone interdite et moins de 60 grammes de retombées particulaires sont plus que suffisantes à ravaler une aire de 1 km2 à zone d’exclusion définitive.


En effet, une retombée pulvérulente dans 1 km2 de 54,66 gr de combustible nucléaire intégral éteint depuis 30 ans (1986) et consommé à 24 GwJ/t, soit une retombée radioactive totale de 8,68 Ci/km2 pour 321 KBq/m2 avec un débit de dose externe à 1 mètre du sol de 446,1 nSv/h, réduit cet espace à zone interdite du fait de la présence au sein de cette matière hybride de Am241 à hauteur du seuil de décret d'une zone d'exclusion de 29,12 mgr & 100 mCi par km2. Ce carburant grossier a autrement dit un effroyable potentiel de contamination surfacique irrémédiable de 18,3 km2/kg. A 85,53 gr (698,0 nSv/h, 13,58 Ci/km2 pour 502,30 KBq/m2 et 11,7 km2/kg) s'ajoute le dépassement de la valeur d'évacuation du Pu238 (5,81 mgr/km2 & 100 mCi/km2). A 120,30 gr (981,8 nSv/h, 19,09 Ci/km2 pour 706,51 KBq/m2 et 8,3 km2/kg) gagne celle du Sr90 (25,37 mgr/km2 & 3,5 Ci/km2). A 235,08 gr (1,92 µSv/h, 37,31 Ci/km2 pour 1,38 MBq/m2 et 4,3 km2/kg) la retombée rejoint également la valeur d'exclusion par excès de contamination surfacique au Pu241 (33,98 mgr/km2 & 3,5 Ci/km2). A 262,26 gr (2,14 µSv/h, 41,63 Ci/km2 pour 1,54 MBq/m2 et 3,8 km2/kg) elle s'incrémente de la valeur d'exclusion du Pu240 (440,40 mgr/km2 & 100 mCi/km2), à 345,77 gr (2,82 µSv/h, 54,88 Ci/km2 pour 2,03 MBq/m2 et 2,9 km2/kg) elle dépasse la valeur d'exclusion du Pu239 (1,63 gr/km2 & 100 mCi/km2) et enfin à 389,91 gr (3,18 µSv/h, 61,89 Ci/km2 pour 2,29 MBq/m2 et 2,6 km2/kg) elle atteint la valeur d'exclusion du Cs137 (172,68 mgr/km2 & 15 Ci/km2). Un dépôt homogène de 235,08 gr de ce combustible rend cette aire 4 fois zone interdite (235,08 microgr/m2) puisque autant de radioéléments atteignent là leur propre seuil critique.

En cas de catastrophe nucléaire avec dispersion indifférenciée de matière pulvérisée, un territoire de 133 mille km2 peut être réduit à zone interdite par une retombée homogène de 7,27 t (1,15 MCi soit 54,66 gr/km2 pour 8,68 Ci/km2 & 321,00 KBq/m2) de combustible intégral éteint depuis 30 ans (1986) et consommé à 24 GwJ/t qui contient en moyenne assez de Am241 (3,87 kg & 13,30 KCi Ci) pour contaminer 133000 km2 au-delà de la valeur d'évacuation par km2 de cet élément (29,12 mgr/km2 & 100 mCi/km2). A 11,38 t (1,81 MCi soit 85,53 gr/km2 pour 13,58 Ci/km2 & 502,30 KBq/m2) s'ajoute le dépassement de la valeur d'évacuation du Pu238 (5,81 mgr/km2 & 100 mCi/km2 pour un total de 772,99 gr & 13,30 KCi Ci). A 16,00 t (2,54 MCi soit 120,30 gr/km2 pour 19,09 Ci/km2 & 706,51 KBq/m2) gagne celle du Sr90 (25,37 mgr/km2 & 3,5 Ci/km2 pour un total de 3,37 kg & 465,50 KCi Ci). A 31,27 t (4,96 MCi soit 235,08 gr/km2 pour 37,31 Ci/km2 & 1,38 MBq/m2) elle rejoint également la valeur d'exclusion par excès de contamination surfacique au Pu241 (33,98 mgr/km2 & 3,5 Ci/km2 pour un total de 4,52 kg & 465,50 KCi Ci). A 34,88 t (5,54 MCi soit 262,26 gr/km2 pour 41,63 Ci/km2 & 1,54 MBq/m2) elle s'incrémente de la valeur d'exclusion du Pu240 (440,40 mgr/km2 & 100 mCi/km2 pour un total de 58,57 kg & 13,30 KCi Ci), à 45,99 t (7,30 MCi soit 345,77 gr/km2 pour 54,88 Ci/km2 & 2,03 MBq/m2) elle dépasse la valeur d'exclusion du Pu239 (1,63 gr/km2 & 100 mCi/km2 pour un total de 216,95 kg & 13,30 KCi Ci) et enfin à 51,86 t ( soit 389,91 gr/km2 pour 61,89 Ci/km2 & 2,29 MBq/m2) elle atteint la valeur d'exclusion du Cs137 (172,68 mgr/km2 & 15 Ci/km2 pour un total de 22,97 kg & 2,00 MCi Ci). 


La sécurité nucléaire des populations, des états, des civilisations est un mirage universel et un mensogne totalitaire.  

Activité radioactive par tonne de combustible au déchargement pour un taux de combustion (ou burnup) de 24 GwJ/t.

Sr90: 59908,4 Ci/t soit 2,22E15 Bq et 434,2 gr/t.
Cs137: 76869,6 Ci/t soit 2,84E15 Bq et 884,9 gr/t.
Pu238: 1483,7 Ci/t soit 5,49E13 Bq et 86,2 gr/t.
Pu239: 289,5 Ci/t soit 1,07E13 Bq et 4721, 8 gr/t.
Pu240: 382,5 Ci/t soit 1,42E13 Bq et 1684,6 gr/t.
Pu241: 63095,7 Ci/t soit 2,33E15 Bq et 612,5 gr/t.
Am241: 282,8 Ci/t soit 1,05E13 Bq et 82,4 gr/t.

L'activité par tonne pour un burnup de 24 GwJ/t après 30 ans de décroissance est de l'ordre de 158,73 KCi/t et 5,87 PBq/t soit 158,73 mCi/gr et 5,87 GBq/gr.

Sr90: 29094,2 Ci/t soit 1,08E15 Bq et 210,9 gr/t.
Cs137: 38470,3 Ci/t soit 1,42E15 Bq et 442,9 gr/t.
Pu238: 1169,2 Ci/t soit 4,33E13 Bq et 68 gr/t.
Pu239: 289,2 Ci/t soit 1,07E13 Bq et 4717,8 gr/t.
Pu240: 381,3 Ci/t soit 1,41E13 Bq et 1679,2 gr/t.
Pu241: 14888,6 Ci/t soit 5,51E14 Bq et 144,5 gr/t.
Am241: 1829,6 Ci/t soit 6,77E13 Bq et 532,8 gr/t. (Buildup par décroissance du Pu241)

 Ces 7 radioéléments représentent à cette date de décroissance 54,3% de l'activité résiduelle totale du combustible. 


NB. Une irradiation gamma soi-disant tolérable de 1 µSv/h émanant des sols contaminés porte au dépassement de la dose annuelle de 1 milliSievert en 42 jours avec une exposition continue de 24/24 h. Une journée passée 6 heures dehors et 18 heures à l'abri des édifices avec une dose réduite à 400 nSv/h, soit 40% de la dose à l'air libre, délivre une dose quotidienne totale de (1 µSv * 6h) + (400 nSv * 18h) = 13,2 µSv jour et la limite de dose annuelle de 1 mSv/an est atteinte en 76 jours (0,001 Sv/1,32E-5 Sv/j = 75,76 jours). Dans ces conditions en une année une personne absorberait 4,8 mSv soit 4,8 fois la dose annuelle maximale admissible. 20 ans d'irradiation à ce taux induit une dose de 96 mSv  (9,6 Rem) et élève le risque de cancer mortel à 5,78% selon la MSK (1 cas tous les 17), à 1,68% d'après la RERF (1 cas tous les 60), à  0,964% de l'avis de la NRPB (1 cas tous les 104), à 0,771% au regard de la BEIR V (1 cas tous les 130) et à 0,530% selon l'ICRP (1 cas tous les 189). Pour 100 millions de personnes ayant reçu cette dose il faut attendre 5,8 millions de tumeurs mortelles induites selon la MSK [0,096 Sv * 60% F. Risque * 1,00E8 population = 5,8 millions de cas], 1,7 million d'après la RERF [0,096 Sv * 17,4% F. Risque * 1,00E8 population = 1,7 million de cas], 964 mille selon la NRPB [0,096 Sv * 10% F. Risque * 1,00E8 population = 964 mille cas], 771 mille d'après la BEIR V [0,096 Sv * 8% F. Risque * 1,00E8 population = 771 mille cas], et 530 mille selon l'ICRP. [0,096 Sv * 5,5% F. Risque * 1,00E8 population = 530 mille cas]. 


Normes officielles stipulant les niveaux de contamination qui imposent l’évacuation forcée des populations.



IAEA (1985) Principles for Establishing Intervention Levels for the Protection of the Public in the Event of a Nuclear Accident or Radiological Emergency. International Atomic Energy Agency, Safety Series No. 72, Vienna.

IAEA (1994) Intervention Criteria in a Nuclear or Radiation Emergency. International Atomic Energy Agency, Safety Series No. 109, Vienna.

IAEA (1996) International basic safety standards for protection against ionizing radiation and for the safety of radiation sources, International Atomic Energy Agency, Safety Series No. 115 (FAO/IAEA/ILO/OECD (NEA)/PAHO/WHO), Vienna.

ICRP (1984) Protection of the Public in the Event of Major Radiation Accidents: Principles for Planning. International Commission on Radiological Protection, ICRP Publication 40, Pergamon Press, Oxford.

ICRP (1991) 1990 Recommendations of the International Commission on Radiological Protection. International Commission on Radiological Protection, ICRP Publication 60, Pergamon Press, Oxford.

ICRP (1993) Principles for Intervention for Protection of the Public in a Radiological Emergency. International Commission on Radiological Protection, ICRP Publication 63, Pergamon Press, Oxford.

UE (2002) A European Manual for off-site Emergency Planning and Response to Nuclear Accidents. SCK-CEN report R-3594, SCK/CEN, Mol, Belgium.










Tchernobyl: 192,2 tonnes de carburant et la pensée magique de l’IRSN

Page 22 : Une très grande partie des 190 tonnes du combustible du réacteur est toujours dans le sarcophage.

Et l’IRSN de le prouver immédiatement par ses chiffres dans le même paragraphe. De 50 à 80 tonnes de combustible (au milieu de 100 à 130 tonnes de lave) + 30 tonnes de combustible en poussières.
80+30 = 110.
Où sont passées 82 tonnes ?