mardi 15 avril 2014

Fukushima city et ses alentours.

Les 3 scénarios radiométriques et dosimétriques conservatifs d’une contamination atmosphérique de 100 Bq/m3 de Cs137 d’un panache radioactif composite durable.

Scénario 1.  En cas d'éjection indifférenciée de combustible irradié à 23,57 GwD/t dans lequel, 7 jours après le shutdown, l'activité globale correspond à 174,9 fois l'activité du Cs137, la présence dans l'atmosphère de 100 Bq/m3 de Cs137 implique là en raison de la co-présence de très nombreux autres radioéléments une contamination effective de 17488 Bq/m3 (17,49 KBq) qui induit une dose de 1 milliSievert en en un peu moins de 7 heures dans une telle ambiance radioactive puisque qu'un adulte inhale environ 22 m3  d'air par jour. (La dose induite totale par mest 354,4 fois plus élevée que ne l'est la dose dûe au Cs137 et qui est elle de "seulement" 480 nSv par m3.)

Scénario 2.  En cas d'excursion sélective des éléments les plus volatils de ce même combustible avec des taux de fuite par rapport à l'inventaire voisins de ceux observés à Tchernobyl, compte tenu de la décroissance, elle suppose en revanche une contamination de l'ordre de 5151 Bq/m3 (5,15 KBq) puisque dans ces effluents l'activité globale en excursion équivaut à 51,5 fois l'activité du Cs137. Une telle activité conduit à une dose de 1 milliSievert en 1,7 jours. (La dose induite totale par mest ici 54,9 fois plus élevée que ne l'est la dose dûe au Cs137 et qui est elle de "seulement" 480 nSv par m3.)

Scénario 3. Enfin dans le scénario d'excursion incohérent, et dans le court terme le plus radioactif de tous, avancé par la Tepco elle suppose une contamination totale de 30330 Bq/m3 (30,33 KBq) car là, à 7 jours, l'activité globale dispersée s'élève à 303,30 fois l'activité du Cs137. Cette activité composite porte à une dose de 1 milliSievert en 4,8 jours. (La dose induite totale par mest 19,4 fois plus élevée que ne l'est la dose dûe au Cs137 et qui est elle de "seulement" 480 nSv par m3.)


Mais, évitons l’alarmisme, ces estimations de dose interne ne valent que pour ceux qui respirent. La précision a son importance.

NB. La littérature scientifique (Fukushima Accident: Radioactivity Impact on the Environment, 2013) nous apprend, à moins qu’il ne s’agisse de la ennième coquille à paiement, qu’un panache de 50 Sievert par heure, oui 50 Sievert par heure la légende le dit, a transité par Lidate (Figure 5.3) et des pics, un rien faiblards au vu des 50 Sievert/heure, de 200 Bq/m3 de Cs137 ont été détectés là (Figure 5.8). Le CEA signale également qu'à 100 km de Tokyo entre le 13 et 14 mars à la station de surveillance du CTBTO de Takasaki le Cs137 s'élevait a 400 Bq/m3 pendant que le I131 plafonnait à 3500 Bq/m3. Le 15 mars le CTBTO, traduit en anglais, signale également le passage, entre autre, de 5,664,66 Bq/m3 de Cs137... S'agit-il également d'une autre coquille scientifique car la version japonaise indique microBq/m3 ? Ce serait souhaitable. NB Le texte ci-dessus cité a été maintenant amendé et flanqué du préfixe micron. Nous remercions qui se reconnaitra d'avoir pris note de notre remarque.


L’hypothèse de l’expulsion du carburant livre la nomenclature des radioéléments supérieurs à 0,001 Bq/m3 suivante si l’on admet une présence de 100 Bq/m3 de Cs137 et chacun de ces radionuclides apporte sa propre contribution à la dose interne totale inhalée: H3 4,3E-1 Bq, Zn72 1,2E-3 Bq, As77 1,1E-1 Bq, Br82 6,5E-3 Bq, Kr85 10 Bq, Rb86 5,7E-2 Bq, Sr89 924 Bq, Sr90 78 Bq, Y90 78 Bq, Sr91 7,2E-3 Bq, Y91 1190 Bq, Y93 1,6E-2 Bq, Zr93 1,8E-3 Bq, Zr95 1478 Bq, Nb95m 4 Bq, Nb95 1388 Bq, Nb96 3,0E-3 Bq, Zr97 1 Bq, Mo99 275 Bq, Tc99 1,4E-2 Bq, Ru103 959 Bq, Rh105 22 Bq, Ru106 309 Bq, Rh106 309 Bq, Pd109 2,5E-2 Bq, Ag110m 2 Bq, Ag111 13 Bq, Pd112 3,6E-2 Bq, Cd113m 1,2E-2 Bq, Cd115m 1,9E-1 Bq, Cd115 5,1E-1 Bq, Sn117m 8,4E-3 Bq, Sn119m 2 Bq, Sn121m 1,9E-2 Bq, Sn121 8,3E-2 Bq, Sn123 1 Bq, Sb124 1,6E-1 Bq, Sn125 4 Bq, Sb125 6 Bq, Te125m 3 Bq, Sb126 1 Bq, Sb127 16 Bq, Te127m 9 Bq, Te129m 81 Bq, Te131m 3 Bq, I131 445 Bq, Xe131m 6 Bq, Te132 259 Bq, I133 6 Bq, Xe133m 6 Bq, Xe133 697 Bq, Cs134 95 Bq, Xe135 5,2E-3 Bq, Cs135 1,5E-3 Bq, Cs136 22 Bq, Cs137 100 Bq, Ba137m 100 Bq, Ba140 1083 Bq, La140 88 Bq, Ce141 1284 Bq, Ce143 43 Bq, Pr143 1018 Bq, Ce144 1165 Bq, Pr144 1165 Bq, Nd147 367 Bq, Pm147 288 Bq, Pm149 32 Bq, Pm151 2 Bq, Sm151 3 Bq, Sm153 4 Bq, Eu155 6 Bq, Eu156 8 Bq, Eu157 3,1E-3 Bq, Gd159 3,1E-3 Bq, Tb161 1,8E-1 Bq, Dy166 1,7E-3 Bq, U234 1,3E-3 Bq, Pu238 1 Bq, Pu239 3,7E-1 Bq, Pu240 5,0E-1 Bq, Pu241 83 Bq, Np239 1907 Bq, Am241 4,5E-1 Bq, Am242m 1,9E-3 Bq, Am243 2,7E-3 Bq, Cm242 3 Bq, Cm243 2,8E-3 Bq, Cm244 1,4E-1 Bq, Fe55 7 Bq, Co60 21 Bq, Ni59 1,5E-2 Bq, Ni63 2 Bq.


L’hypothèse d’une excursion “à la Tchernobyl” prédit les éléments suivants au dessus de  0,001 Bq/m3  pour ce cas: H3 1,44 Bq, Br82 0,02 Bq, Kr85 34,18 Bq, Sr89 154,08 Bq, Sr90 12,99 Bq, Y90 12,99 Bq, Zr95 197,13 Bq, Mo99 36,70 Bq, Ru103 127,92 Bq, Ru106 41,16 Bq, Te125m 3,92 Bq, Te127m 12,64 Bq, Te129m 115,42 Bq, Te131m 4,22 Bq, I131 815,63 Bq, Xe131m 19,66 Bq, Te132 371,59 Bq, I133 11,87 Bq, Xe133m 18,66 Bq, Xe133 2322,45 Bq, Cs134 95,12 Bq, Xe135 0,02 Bq, Cs135 1,5E-3 Bq, Cs136 22,47 Bq, Cs137 100,00 Bq, Ba137m 100,00 Bq, Ba140 180,57 Bq, Ce141 171,20 Bq, Ce144 155,36 Bq, Pu238 0,15 Bq, Pu239 0,05 Bq, Pu240 0,07 Bq, Pu241 11,04 Bq, Am241 0,06 Bq, Cl36 1,6E-3 Bq.


L’hypothèse Topcon nourrit la courte liste suivante des radioéléments dépassant en la circonstance 0,001 Bq/m3 : Sr89 75,81 Bq, Sr90 0,91 Bq, Y90m 0,91 Bq, Y90 0,15 Bq, Y91 0,02 Bq, Zr95 0,10 Bq, Sb127 11,76 Bq, Te127m 6,81 Bq, Te129m 18,84 Bq, Te131m 0,01 Bq, I131 567,65 Bq, Te132 1,08 Bq, I133 0,02 Bq, Xe133 29273,28 Bq, Cs134 113,89 Bq, Cs137 100,00 Bq, Ba137m 100,00 Bq, Ba140 58,24 Bq, Ce141 0,10 Bq, Pr143 0,02 Bq, Ce144 0,07 Bq, Nd147 7,0E-3 Bq, Pu241 8,2E-3 Bq, Np239 0,06 Bq.


mercredi 2 avril 2014

Fukushima et le courant marin Kuroshio


Le courant marin Kuroshio (100 km de large pour 50 millions de m3/s) qui du Japon, et relayé à mi-chemin par le courant du Pacifique Nord, porte 7000 km plus loin ses eaux au Canada se déplace sur 200 mètres de profondeur à une vitesse estimée qui va de 40 km à 120 km par jour. La part de contamination qui été prise dans ce courant a ainsi dû  logiquement employer entre au plus 7000/40 = 148 jours  (5 mois) et au moins 7000/120 = 58 jours (2 mois) pour parvenir au voisinage des côtes de l’Amérique du Nord. Honnêtement nous ne comprenons pas, même en faisant tourbillonner le courant, en lui allongeant le trajet ici grossièrement estimé et en réduisant la célérité à mi-parcours, comment avec une telle vitesse de croisière initiale la radioactivité prendrait au moins 3 ans pour cette traversée alors qu’en fin 2011 des débris emportés par le tsunami s’étaient déjà échoués sur les rivages du Canada. Honnêtement "nous ne comprenons pas pourquoi" les populations riveraines n'ont pas été mieux alertées. Serait-ce à propos ?

Ceci est purement mathématique et sert uniquement d’étalon pour le seul césium 137 qui n'est bien entendu pas l'unique contaminant présent (strontium, plutonium, américium sont certainement là puisque selon la NRC plusieurs centaines de tonnes de carburant ont pu fuir de la centrale.) En 2,6 ans  et à hauteur de 50 millions de m3 par seconde 4,1E15 m3 transportés par ce courant sont arrivés sur la côte nord-américaine. Or 4,10E15 m3 d'eau contaminée à hauteur de 1 Bq par m3 (quasiment rien) contiennent au total 4,1 PBq (4,10E15 Bq soit 110878 Ci) à savoir 1,27 kg de Cs137 soit un équivalent radiotoxique potentiel humain de 10,7 millions de doses létales par ingestion.