samedi 21 avril 2012

La chambre à gaz atomique.


L’AIPRI a le plaisir d’informer ses lecteurs de la publication de son pamphlet sur les conséquences environnementales des « essais atomiques » aériens intitulé La chambre à gaz atomique. Traité de physique sur la contribution des essais nucléaires à la contamination finale de l’atmosphère. Nous en reproduisons ici le quart de couverture. L’ouvrage est d'accès libre ici.

Comment les hommes se sont concocté une discrète chambre à gaz radioactive en disséminant dans l’atmosphère  plus de 110 tonnes d’uranium, de plutonium, de produits d’activation et de fission (dont 22,6 tonnes au plus sont retombées au sol) et comment la radioactivité actuelle de ces 110 tonnes, auxquelles il conviendra d’ajouter au moins 10.000 tonnes d’uranium « appauvri » disséminé par les guerres récentes, se multipliera inéluctablement par au moins 12 au cours du temps. 

PS. Nous ne pouvons exclure que la catastrophe de Fukushima, notamment en raison de la seconde explosion, puisse avoir purement et simplement redoublé la contamination "durable" (césium, strontium, plutonium) héritée des essais aériens. 

lundi 16 avril 2012

Inventaire radiologique et toxicologique des 257 tonnes de corium de Fukushima après 13 mois de décroissance.


Avant propos: les coriums des 3 coeurs de Fukushima ne sont que broutille respectivement aux milliers de tonnes de déchets (de 2000 à 9000, on ne sait toujours pas) qui s'y trouvent. Voir aussi le nouvel inventaire ajourné

Après 13 mois de décroissance les 257 tonnes de carburant "coriomisé" de Fukushima, carburant qu’il est raisonnable de supposer avoir été consommé en moyenne à 14 GwJ/t (soit 14,43 kg de matière fissionnée par tonne de combustible), dégagent une tonifiante activité radiologique de 138,53 millions de Curie à savoir de 5,126E18 Becquerel (5125,8 PBq). (NB. Les épisodes chroniques de criticité qui traversent ces coriums depuis le début et en relèvent l’activité ne sont pas ici inclus.)  90,12% de cette activité est émise par les produits de fission "durables" et équivaut à 23,88% de la radiotoxicité globale. 9,88% de cette activité est le fait des encore plus "durables" produits d'activation (plutonium, americium, curium, etc.) et équivaut à 76,12% de la radiotoxicité globale. D’après les coefficient de dose de l’ICRP la radiotoxicité interne s'élève elle, à peine, à 66,08 milliards de doses létales potentielles par inhalation et à un peu plus de 12,2 milliards de doses létales potentielles par ingestion. Cette radiotoxicité relève ici principalement des produits d'activation qui dans l'ensemble sont des émetteurs alpha. La radioactivité relève par contre ici surtout des produits de fission qui sont pour la plupart des émetteurs bêta négatif.

Après ces 13 mois de décroissance cette radioactivité depend essentiellement des: Krypton 85 (volatilisé dans les airs) pour 0,763%, Strontium 89 pour 0,569%, Strontium 90 pour 6,088%, Yttrium 90 pour 6,088%, Yttrium 91 pour 1,525%, Zirconium 95 pour 2,865%, Ruthénium 106 pour 9,683%, Antimoine 125 pour 0,395%, Césium 134 pour 5,524%, Césium 137 pour 8,022%, Barium 137 pour 8,022%, Cerium 144 pour 23,089%, Prométhium 147 pour 16,387%, Europium 155 pour 0,423%, Plutonium 241 pour 7,055%, Fer 55 pour 0,615%, Cobalt 60 pour 1,758%.

La radiotoxicité de son côté dépend pour l’essentiel des: Strontium 90 pour 2,267%,  Ruthénium 106 pour 1,202%,  Césium 134 pour 0,583%,  Césium 137 pour 0,597%,  Cerium 144 pour 17,552%,  Prométhium 147 pour 1,195%,  Plutonium 238 pour 13,429%,  Plutonium 239 pour 11,238%,  Plutonium 240 pour 12,081%,  Plutonium 241 pour 17,512%,  Americium 241 pour 10,268%,  Curium 242 pour 8,797%,  Curium 244 pour 2,206%,  Cobalt 60 pour 0,262%. 

PS. Où sont les chiffres officiels nippons sur le taux de combustion moyen des coeurs éventrés de Fukushima ? Pas dans le rapport officiel japonais à l'AIEA en tous cas.

Japan Times: 28 of every 100 Fukushima pregnancies resulted in miscarriage or abortion


La contamination interne par nanoparticule radiographiée chez les oiseaux


14 réacteurs simultanément endommagés le 11 Mars partout au Japon soit 14 réacteurs qui ont simultanément expulsé au minimun des effluents gazeux (Iode, Krypton, Xenon). Combien donc des au moins 2 milliards de Curie disponibles en gaz radioactifs de période de plus de 1 jour contenus dans ces 14 réacteurs ont-ils été "ventilés" d'urgence ? NB. Les 3 coeurs fondus de Fukushima disposaient de plus de 500 millions de Curie de ces gaz.  Pour une synthèse en français du document officiel japonais ci-dessus de décembre 2011  voir ici