mercredi 28 mars 2012

Bis repetita peu placent.



L'AIPRI a décidé de reproduire ici, avec quelques retouches, un texte publié il y a 6 mois. Les réponses pourtant simples se font attendre…


Un an s'est écoulé depuis la plus grande catastrophe nucléaire civile qu’ait connu l’humanité et l’on est toujours dans l’expectative de ces indispensables données nucléaires objectives qui permettraient de prendre la mesure si non exacte du moins approchée du désastre. Ces données que les instances nationales et internationales censurent diligentement, sans hélas, amen,  empêcher  leurs poumons, les poumons de leurs fidèles alliés et de leurs fidèles banquiers, les poumons de leurs ennemis jurés, les poumons de leurs enfants et petits enfants très chéris de s’encrasser d’insoluble et artificielle radioactivité particulaire ambiante, ces données l’Aipri les a réclamées vainement dès les premiers jours. L’Aipri, tout aussi vainement, en renouvelle ici la requête.


Question 1. (Note de Septembre 2013) Le document du député ci-dessous, que nous avions du reste interpelé sans recevoir de réponse, a été amendé. Nous n'y trouvons plus trace des 9500 tonnes et bien mal nous a pris de ne pas conserver copie du texte original... Combien de milliers de tonnes de carburant « éteint » (mais fondu en grande partie) sont-elles stockées à Fukushima ? 2800 tonnes ou bien 9500 tonnes comme le soutient un député japonais ? (13,5 tonnes de plutonium 239 dans 2800 tonnes de déchets ou bien 46 tonnes de plutonium 239 dans 9500 tonnes de déchets ? NB: Dans un carburant UOX, le Pu239 au déchargement se situe en gros et en moyenne autour de 5 kg par tonne de carburant quelque soit le taux de combustion.)


Question 2. Quel est le taux de combustion moyen de ces déchets ? Les chiffres que l’on trouve vont, grosso modo, de 24 à 42 GwJ/t. (Dans 2800 tonnes de déchets, il y avait-il à la sortie des coeurs 2,49 tonnes de césium 137 ou bien 4,36 tonnes ? Dans 9500 tonnes de déchets, il y avait-il à la sortie des coeurs 8,46 tonnes de césium 137 ou bien 14,8 tonnes ? NB: Le Cs137 compte pour environ 3,6% de la masse fissionnée et selon les normes de l'AIEA une déposition "uniforme" de 175 milligrammes de  particules fines de Cs137 par km2 suffisent à décréter cet espace "zone interdite".)

Question 3. Combien « pesait » le noir panache initial, d’environ 210 mètres de haut pour 30 mètres de rayon, de la seconde explosion ? Un cylindre de 30 m de rayon et de 210 m de haut a un volume de 3,14159*(30^2)*210 = 593.761 m3. Si la matière qui le compose a une densité moyenne de 1,2 kg/m3 (densité de l'air) il pèse 713 tonnes. A savoir combien de tonnes de carburant « actif et/ou éteint » ont-elles été projetées dans l’environnement ?

Question 4. Vous est-il si difficile de démontrer spectromètre à la main que « la substance noire » retombée et respirée à Tokyo même, loin d’être du carburant nucléaire n’est, comme nous le souhaiterions, qu’un vulgaire sable noir qui tache le maccadam ?

Question 5. A propos de l'autre Fukushima (Daini) totalement disparue de l'attention. Ne pourriez-vous pas nous montrer quelques belles images de ses entrailles intactes et de ses piscines remplies puisqu'elle n'a connu aucun dommage majeur ? Vous auriez là une formidable occasion de moquer vos détracteurs. Saisissez là !


Effacer Fukushima


Japan: Wild birds decreased by 90%


L'AIPRI relaye cette pétition  internationale signalée par une lectrice que nous remercions: 

Femmes pour l’Arrêt Immédiat du Recours à l’Énergie Atomique.


samedi 24 mars 2012

Vous avez dit faible dose ? IV Le cas du plutonium 238


Le plutonium 238 est un radio-élément d’origine artificielle, et l’un des plus toxiques, qui a une demi-vie atomique de 87,3 ans. Sa consistante activité spécifique s'élève à 6,37E11 Bq/gr (1,72 Ci/gr). Son taux de décroissance quotidienne est de 0,0021753%, mensuelle de 0,065238% et annuelle de 0,790839%. Pour fixer un ordre de grandeur, l'élément emploiera 873 ans pour désintégrer 99,90% de ses atomes et diminuer d’autant son activité radioactive.   Métal lourd, il a une densité de 19,84 gr/cm3. Le Pu238 est un émetteur α qui expulse avec fracas de son noyau une infime “bille” sub-atomique à la respectable vitesse de 20000 km/s (72 millions de km/h). Ces “billes”  α, très grosses à échelle atomique, sont brutalement freinées par la matière qu'elles ne pénètrent que sur 0,05 millimètre (50 micromètres) transférant ainsi dans le sillage de cette infime trajectoire toute leur imposante énergie délétère. (De 20000 km/s à zéro km en 0,05 millimètre constitue un sacré coup de patin qui met un rien à mal la route...) Une poussière fine α immobile dissipe ainsi son énergie dans la nano-sphère de 50 microns de rayon qui l’englobe et qui pèse seulement 523,6 nanogrammes. Chacune des particules α du Pu238 a une énergie de 5,592 MeV, à savoir de 8,9589 millionième de Erg, capable d’induire 399 mille ionisations; en supposant qu’en moyenne une ionisation coûte une perte de 14 électronVolt.

Etude de cas d'une poussière ultra-fine de plutonium 238 barricadée dans les tissus: une particule radioactive interagit avec la matière biologique comme un véhicule fou sans frein interagit avec la foule de piétons qui l'arrête.

Une poussière ultra-fine de plutonium 238 de 1 micromètre de diamètre (1 millième de millimètre) pèse 10,39 picogrammes, comporte plus de 26 milliards d'atomes radioactifs et a une activité de 6,6 Bq par seconde. En 1 année cette poussière infime désintègre plus de 207 millions de fois. Immobilisée durant un an dans l’organisme, elle est de la sorte à même d’induire plus de 83 mille milliards d'ionisations dans entre 50 et 500 cellules vivantes selon le volume de ces dernières. Arrimée dans les tissus cette poussière ultra-fine délivre ainsi à la minuscule boule de chair agressée 3,56 milliards de Erg, soit 35,57 millions de RAD. Les particules α ayant une efficacité biologique relative (EBR) de 10, le dommage encaissé est dès lors de 356 millions de REM,  soit de 3,56 millions de Sievert.  Vous avez dit faible dose ?


PS. Tout ceux qui, rassurant à bon compte, répètent sans cesse qu'une particule alpha ne traverse pas une feuille de papier en ont de la chance d'avoir des poumons en papier !



mardi 20 mars 2012

Vous avez dit faible dose ? III. Le cas du plutonium 239


Le plutonium 239 est un radioélément artificiel d'une période radioactive de l'ordre de 24400 ans. Son activité spécifique s'élève à 2,27E9 Bq/gr (6,13E-2 Ci/gr) et sa constante de désintégration s-1 (λ) est de 9,008E-13. Son taux de désintégration par jour est de 1-EXP(24*60*60*-9,01E-13) = 0,0000078%, par mois de 0,000233% et par an de 0,002841%. L'élément emploiera autour de 243169 ans pour désintégrer 99,90% de ces atomes et les transformer en Uranium 235.   Métal lourd, il a une densité de 19,84 gr/cm3.

Il désintègre en mode α en expulsant de son coeur à la vitesse de 20000 km/s un projectile sub-atomique de la taille d'un noyau d'helium. Cette micro-bille α faite de deux neutrons et deux protons accolés freinera sur une très courte distance par télescopage avec les atomes du milieu traversé. Chacune de ses particules α déploie une énergie ionisante de 5,243 MeV, soit de 5,243 MeV * 1,60209E-6 Erg par MeV = 8,3998E-6 Erg. Cette énergie est en mesure de donner lieu durant son court et brutal cheminement à environ 374 mille ionisations; en admettant qu'une ionisation coûte 14 électronVolt. Trop grosses pour se faufiler dans la matière sans en percuter à très bref intervalles les atomes ambiants, les particules α ne franchissent que 0,05 millimètre (50 micromètres) dans la matière biologique (ou dans l'eau).

Immobilisée dans les tissus vivants, une poussière fine de tout radio-élément α dissipe ainsi l'énergie ionisante de ses radiations émises dans toutes les directions dans une minuscule sphère ayant un rayon de 50 microns égal au trajet maximal dans la chair de ses rayonnements α. Une telle sphère de chair pèse pour autant ce poids infinitésimal de 523,6 ngr (4/3 * Pi * (50 * 0,0001^3)); 1 cm3 de chair pesant 1 gr.

Etude de cas d'une poussière fine de plutonium 239 bloquée dans les tissus: une particule radioactive interagit avec la matière biologique comme un véhicule fou sans frein interagit avec la foule de piétons qui l'arrête.

Une poussière fine de plutonium 239 de 1 micron de diamètre a un volume de  4/3 * Pi * (0,50 * 0,0001 ^3) = 5,24E-13 cm3, un poids de 10,39 pgr (5,24E-13 cm3 * 19,84 gr/cm3), contient 2,62E10 atomes et présente une activité de 2,358E-2 Bq. (1,039E-11 gr * 2,270E9 Bq/gr = 23,58 mBq). En 1 an cette particule désintègre 2,62E10 * 1-(Exp(31536000*-9,008E-13)) = 743572 fois. Elle est pour autant en théorie capable de provoquer plus de 278 milliards d'ionisations en une année dans une centaine de cellules vivantes. En cas d'incorporation et de fixation cette poussière fine radioactive dépose ainsi dans la microscopique boule de chair atteinte 7,44E5 Bq * 5,243 MeV * 1,60209E-6 Erg par MeV / 5,236E-7 gr = 11,9 millions de Erg (1,1929 Joule -1 Erg = 1E-7 Joule-) soit 119286,5 RAD puisque 1 Rad équivaut à 100 Erg/gr. Compte tenu enfin du fait que les particules α ont une de efficacité biologique relative (EBR) de 10, le dommage effectif subi est de 1192865 REM (RAD * EBR = REM), à savoir de 11928,7 Sievert.  Vous avez dit faible dose ?


PS Nous avons ici corrigé une coquille présente dans la précédente version de ce texte. Le facteur de convertion des MeV en Erg était incorrect et, optimiste...,  réduisait d'un facteur 10 les doses aborbées... 


http://users.skynet.be/mauriceandre/enchocolate4.htm 





Tamplin, A.R., Cochran T.B., Radiation Standards for Hot Particles, National Resources Defense Council Report, Washington D.C, USA, 1974.



Page 15.

The unique form of tissue irradiation displayed by insoluble particles of Pu-239 occurs because, when Pu-239 decays, it emits an alpha particle with an energy of 5.1 MeV. This particle has a range (produces biological damage) of only some 40-45 u (0.004 cm) in human tissue. In other words, a Pu-239 particle in tissue will only irradiate a volume of tissue enclosed in a sphere of 45 u radius. As one moves inward from the surface of this sphere, the radiation intensity increases geometrically. About half of the alpha particle energy is dissipated at 20 u (that is, with a volume that is 1/8 the total volume). This means that the average dose delivered in the first 20 u is 8 times that delivered in the remaining 20 u.




The "hot particle hypothesis" is relatively simple.

Qualitatively, the hypothesis is : When a critical tissue mass is irradiated at a sufficiently high dose, the probability of tumor production is high.

A corollary to this is : When a critical tissue mass in the lung is irradiated by an immobile particle of sufficient alpha activity the probability of a lesion developing approaches unity, and the probability of this lesion developing into a tumor is high . 

lundi 19 mars 2012

Vous avez dit faible dose ? II Americium 241.


Produit d'activation mais surtout produit de décroissance du plutonium 241, l'américium 241, qui a été détecté sur le sol japonais,  est un radioélément artificiel de période radioactive de 432,2  années. Son activité spécifique est de 1,27E11 Bq/gr, sa constante de désintégration s-1 (λ) de 5,086E-11 et sa densité de 13,7 gr/cm3. Cet élément est un émetteur α dont les particules ont une énergie de 5,64 MeV, soit de 5,640 MeV * 1,60209E-6 Erg par MeV = 9,0358E-6 Erg. Ces particules α ont une capacité de pénétration dans les tissus (et dans l'eau) limitée à 0,05 millimètre (50 microns). Immobilisée dans les tissus, toute poussière fine α dissipe dès lors l'énergie ionisante des rayonnements qu’elle émet dans toutes les directions dans une sphère d'un rayon de 50 microns égal au trajet maximal dans la chair des particules α. Réceptacle de l’ionisation, une telle sphère de chair pèse pour autant ce poids infime de 523,6 ngr (4/3 * Pi * (50 * 0,0001^3)).

Etude de cas d'une poussière ultra-fine d’américium 241 de 0,2 micron incrustée quelque part dans les tissus.

 Une particule ultra-fine d'américium 241 de 0,2 micron de diamètre a un volume de 4,19E-15 cm3, un poids de 0,06 pgr (4,19E-15 cm3 * 13,7 gr/cm3), contient 1,43E8 atomes et a une activité de 7,293E-3 Bq. En 1 année cette particule désintègre 1,43E8 * 1-(Exp(31536000*-5,086E-11)) = 229792 fois. En cas d'incorporation et de blocage une pareille poussière ultra-fine dépose dans l’aire histologique atteinte 2,30E5 Bq * 5,640 MeV * 1,60209E-6 Erg par MeV / 5,236E-7 gr = 3,9655 millions de Erg, soit de 39655,5 RAD puisque 1 Rad équivaut à 100 Erg/gr. Compte tenu enfin du fait que les particules α ont une efficacité biologique relative (EBR) de 10, le dommage réel souffert est de 396555 REM (RAD * EBR = REM), à savoir de 3965,5 Sievert.  Vous avez dit faible dose ?



dimanche 18 mars 2012

Vous avez dit faible dose ?


L'uranium 238 métallique est un produit artificiel utilisé dans l'industrie nucléaire civile et militaire (UA). Tiré de la concentration d'un élément minéral naturel, il a une densité de 18,95 gr/cm3. Ce radioélément a une période radioactive autour de 4,49 milliards d'années, une activité spécifique de l'ordre de 12386 Bq/gr et une constante de désintégration s-1 (λ) de 4,895E-18. Il désintègre en mode α. Chacune de ses particules α à une intensité de 4,184 MeV, soit de 6,7031E-6 Erg (1 MeV = 1,60209E-6 Erg), et une capacité de pénétration dans les tissus (et dans l'eau) de l'ordre de 0,05 millimètre. Immobilisée dans les tissus, une poussière fine radioactive alpha dissipe ainsi son énergie dans une sphère d'un rayon de 50 microns égal au trajet maximal dans la chair de ses rayonnements α et d'un poids de 523,60 ngr (4/3 * Pi * (50 * 0,0001^3)). (1 cm3 de chair = 1 gr). 


Etude de cas d'une poussière inhalable de 1 micron bloquée dans les tissus, par exemple d'uranium dit appauvri


Une particule d'uranium 238 de 1 micron de diamètre a un volume de 5,24E-13 cm3 (4/3 * Pi * ((1/2)*0,0001)^3) ), un poids de 9,92 pgr (5,24E-13 cm3 * 18,95 gr/cm3), contient 2,51E10 atomes et présente une activité de 1,229E-7 Bq. En 1 an cette particule désintègre 2,51E10 * 1-(Exp(31536000*-4,895E-18)) = 3,88 fois. Cette poussière fine radioactive dépose ainsi dans la microscopique boule de chair atteinte 49,6 Erg (4,96E-6 Joules. -1 Erg = 1E-7 Joule-) soit, puisque 1 Rad équivaut à 100 Erg/gr, 496,2 millième de RAD. Compte tenu du fait que les particules α ont une de efficacité biologique relative (EBR) de 10, le dommage effectif subi est de 4,96 REM (RAD * EBR = REM), à savoir de 49,6 milliSievert avec moins de 4 désintégrations....  Vous avez dit faible dose ?



André M-E., Plutonium, poumons et effets de proximité, in  Etudes & Expansion,  N° 276, Liège, Belgique, 1978. http://users.skynet.be/mauriceandre/ sous le titre Uranium et  Plutonium c’est pas du chocolat.

Cochran T.B., Arkins M., Hoenig M., Nuclear weapons databook, Natural Resources Defense Council, Inc., Ballinger Publishing Company, Washington, USA,1999. http://docs.nrdc.org/nuclear/files/nuc_84000001a_01.pdf

Dietz L.A., Estimate of Radiation Dose From a Depleted Uranium Oxide Particle, January 1991. http://www.xs4all.nl/~stgvisie/VISIE/Dietz-L/Dietz-du-3.html

Glasstone S., Redman L. M., An Introduction to Nuclear Weapons, WASH-1037 Revised. U.S. Atomic Energy Commission, Division of Military Applications, USA, 1972. http://www.doeal.gov/FOIADocs/RR00172.pdf

Glasstone S., Dolan J.,  The effects of nuclear weapons, United States department of defense  & Energy research and development administration, Washington DC, 3Edition, USA, 1977. http://www.princeton.edu/~globsec/publications/effects/effects12.pdf 

Gofman J.G.,  Tamplin A.R.,  Poisoned power: The case against nuclear power plants, Chatto & Windus Ltd, London, 1973. http://www.ratical.com/radiation/CNR/PP/

Nato handbook on the medical aspects of NBC defensive operations AmedP 6(B)Departments of the army, the navy, and the air force, Washington, D.C., USA, 1996.  http://www.fas.org/nuke/guide/usa/doctrine/dod/fm8-9/1ch5.htm

Tamplin, A.R., Cochran T.B., Radiation Standards for Hot Particles, National Resources Defense Council Report, Washington D.C, USA, 1974.

mercredi 7 mars 2012

Le plutonium de Iitate Mura : le retour … renforcé…


Honneur au « duo comedy » japonais qui n’avait point menti il y a quelques mois en anticipant une recherche spectrométrique faisant état de la présence de neptunium 239, précurseur du plutonium 239, dans le sol de Iitate-Mura, loin de la centrale de Fukushima. Des graphiques des relevés, reproduits dans l’article, avaient d’ailleurs été temporairement publiés sur le site d’un des auteurs que nous avions même contacté pour tenter, vainement, d’obtenir plus de précisions afin d’afiner les calculs prévisionnels. (« Il faut attendre la publication », nous avait-on poliment rétorqué.)  

Ces précisions sont maintenant publiquement venues avec un an de retard pour les gens et les enfants de Iitate-Mura: 1000 Bq de  Np239 par kg de sol prélevé sur 10 cm de profondeur avec une analyse accomplie 40 jours après le 11 mars. Ces 3 données sont plus que suffisantes pour reconstituer l’état minimal de la contamination par le plutonium 239 dans cette ville. (Ce que bien évidemment les «  savants humanistes » évitent très soigneusement de faire dans le « paper ».  Ils se contentent de signaler que le Np239 décroît avec une période de 2,36 jours en Pu239.)  Ces données enfin venues nous nous devons toutefois de battre notre coulpe auprès de nos lecteurs des  cinq continents. Notre précédente estimation est fausse et achi fausse.  

C’est pire ! Ce sont en effet plus de 4000 Bq/m2  de plutonium 239 droit issus de la décroissance du neptunium 239 qui jonchent désormais sur le sol de Iitate-Mura et qui en font à eux seuls une zone interdite d’après ces inutiles normes de radioprotection édictées par l’AIEA et contresignées par les états.  

S’ils s’avèrent étendus sur tout le territoire de Iitate-Mura, et rien ne nous permet d’affirmer que ce n’est pas le cas, ces 4000 Bq/m2  de Pu239 sont à eux seuls une condamnation à mort sans appel pour les personnes qui vivent là.

A : Calculer les Bq/m2 à partir des Bq/kg.

1000 Bq/kg sur une profondeur de 10 cm et avec une densité normale du sol de 1250 kg/m3 correspondent à 125000 Bq/m2. Le ratio Bq/m2/Bq/kg est dans ce cas de 125 (125000/1000 = 125). Cette activité au mètre carré pèse 1,46E-11 gr (14,56 picogr) et contient 3,67E10 atomes

B : Calculer l’activité par m2 du Np239 40 jours avant (décroissance à l’envers...) 

125000 Bq/ m2  de  Np239 au moment de l’analyse correspondaient à 1,62E10 Bq 40 jours avant (1,25E5/EXP(40*24*60*60*-3,41E-6) = 1,62E10). La masse radioactive portant cette activité comportait alors 1,62E10/3,41E-6 = 4,762E15 atomes et pesait 1,89 microgr. 16,99 demi-vies se sont en effet écoulées durant ce laps de temps de sorte que l'activité, la masse et le nombre d'atomes à l'époque étaient 2^16,99 = 129729 fois supérieurs.

C : Calculer le nombre d’atomes de Np239 qui se sont transformés en atomes de Pu239

En 40 jours des 4,762E15 atomes de Np239   4,762E15 * 1-EXP(40*24*60*60*-3,41E-6) = 4,761E15 atomes (99,99922%... des atomes de départ ) ont transmuté en Pu239.  Et ces 4,761E15 atomes de Pu239  ont une activité de 4288,72 Bq… 4,761E15 * (Ln(2)/(24400*365*24*60*60)) = 4288,7 Bq.  288 Bq au-delà de la zone d’exclusion « au plutonium ».

Comment ces « chercheurs » ont-ils fait pour ne pas lire le plutonium 239 immanquablement présent dans leurs échantillons ? Les spectromètres japonais ne valent probablement rien. Qu’on se le dise.




Le neptunium radioactif 239 est un élément artificiel inexistant en nature. Il a une densité de 20,29 gr/cm3. Produit d’activation, le  Np239   a une période radioactive de 2,36 jours (0,00645 an). Il décroit en mode bêta négatif en plutonium 239 avec une constante de désintégration s-1 de 3,40660E-6. (1-EXP(1*-0,693147/(6,45E-3*365*24*60*60)) = 3,407E-6) ou encore (Ln(2)/T1/2 à savoir 0,693147/2,355*24*60*60 = 3,40660E-6). Son taux de désintégration par jour est de 25,5% (1-EXP(24*60*60*-3,41E-6) = 25,5%) et par mois de 99,9854%. L'élément emploiera 23,47 jours pour désintégrer 99,90% de ces atomes à savoir autour de 10 demi-vies. Son activité spécifique s'élève à 8,5837E15 Bq/gr -2,320E05 Ci/gr.- (6,0221415E+23/239 * 3,4066E-06 = 8,5837E15 Bq/gr). Un curie (37E9 Bq) de  Np239  pèse 4,31E-6 gr et un Becquerel 1,17E-16 gr.


http://fukushima-diary.com/2012/03/a-fukushima-citizen-proved-monitoring-post-was-manipulated/ 


http://enenews.com/watch-alpha-radiation-detected-50km-south-of-fukushima-in-iwaki-city-up-to-1000-times-more-dangerous-than-beta-or-gamma-equivalent-video 

jeudi 1 mars 2012

Les tatami et l'inverse du carré de la distance


A Chamok et à sa présence d’esprit

L’AIPRI le cœur triste et la pensée inquiète se doit d’alerter les familles japonaises, en particulier celles des territoires limitrophes de Fukushima, en raison de la contamination qui est fatalement entrée sous forme de particules fines dans les demeures et qui est aussi hélas allée fatalement se nicher dans les tatami. Ne laissez plus dormir vos enfants sur un tatami à moins de n’être sûrs qu’il n’est en rien contaminé. Il en va de leur santé.

Un infime dépôt sur un tatami par exemple de 1000 Bq par mètre carré de Césium 137 (311 picogr/m2) induit en effet à 1 mètre une dose de 0,0032 µSv/h de part le rayonnement gamma qu’il émet. Cette dose à l'apparence inoffensive ne l'est plus dès lors que l'on tient compte du fait que vous et vos enfants y passez assis ou couchés en moyenne 10 heures par jour, vous soumettant ainsi dans le temps à une lourde dose d'irradiation  envers laquelle vous n’avez pas été assez avertis. Réduire la distance qui nous sépare de la source radioactive c'est en effet surmutiplier la dose reçue. En voici la froide démonstration connue de tous les silencieux physiciens sous le nom de l’inverse du carré de la distance. Un temps moyen de 10 heures par jour passées sur le tatami pour une personne debout (avec prise de mesure conventionnelle à 1 mètre) conduit à une dose de 11,70 µSv par an. A 10 cm la dose absorbée serait par contre de 1,17 mSv par an et déjà au dessus de la dose admissible. A 5 cm porte en une année à une dose encore plus forte de 4,68 mSv à savoir 4,68 fois l'irradiation annuelle artificielle maximale autorisée. A 1 cm conduit en une année à une dose encore supérieure de 117,02 mSv à savoir 117,02 fois l'irradiation annuelle artificielle maximale autorisée. Peu de radioactivité peut faire beaucoup de mal. Tout dépend de la distance qu'il y a entre elle et nous.

Nous vous en conjurons soyez vigilants. 



Partant d'une dose X reçue à 100 cm de la source radioactive, si l'on divise la distance qui nous sépare d'elle par 2 et que l'on se trouve donc maintenant rapprochés à 50 cm on multiplie la dose X reçue par 4 (2 au carré). Si on divise la distance par 4 et l'on se trouve ainsi maintenant à 25 cm de la source on multiplie la dose par 16 (4 au carré). Si on la divise par 10 et l'on se trouve ainsi maintenant à 10 cm d'elle on multiplie la dose par 100 (10 au carré). Si on la divise par 20 et l'on se trouve ainsi maintenant à 5 cm d'elle on multiplie la dose par 400 (20 au carré). Si on la divise par 100 et l'on se trouve ainsi maintenant à 1 cm d'elle on multiplie la dose par 10000 (100 au carré).

A l'inverse si l'on s'éloigne de la source radioactive en multipliant la distance par 2 (2 m pour cet exemple) on divise par 4 la dose reçue. Si l'on multiplie la distance par 4 (4 m) on divise par 16 la dose reçue. Si l'on multiplie la distance par 10 (10 m) on divise par 100 la dose reçue. Si l'on multiplie la distance par 20 (20 m) on divise par 400 la dose reçue. Si l'on multiplie la distance par 100 (100 m) on divise par 10000 la dose reçue. 


Le gouvernement japonais s’est employé à falsifier nominalement les mesures de la radioactivité en la prenant à 18 mètres de haut. Il a de ce fait divisé la dose effectivement reçue par la population de 324 (18 au carré puisque les mesures ont été accomplies à 18 fois la distance normale de 1 mètre.)


PS. Le Cs137 est un radioélément bêta négatif qui a une période de 30,07 ans et une activité spécifique de 3,2130E12 Bq/gr.  Sa constante de désintégration par seconde est de 7,31E-10. 1000 Bq de Cs137 pèsent 0,31 nanogrammes et contiennent 1,368E12 atomes. Son facteur de dose externe est de 9,01E-16 Sv/Bq. Une activité surfacique de 1000 Bq/m2 de Cs137 qui en une heure désintègre 1000/7,31E-10*(1-(EXP(60*60*-7,31E-10))) = 3,6 millions de fois conduit dès lors à un mètre du sol à l'absorption de 3,24E-9 Sv h-1 (3,2432 nanoSievert h-1). A 5 cm du sol la dose absorbée serait par contre 400 fois plus intense atteignant 1,3 microSv h-1.  En un an cette masse produit 31,2 milliards d’émissions radioactives.