mercredi 27 mai 2009

Pourquoi l’AIEA n’a-t-elle émis aucun communiqué de protection radiologique suite au test nucléaire nord-coréen ?


Le 25 Mai 2009 un événement sismique de magnitude 4,7 a été relevé en Corée du Nord qui a été attribué à une explosion atomique souterraine, également confirmée par le gouvernement nord-coréen.
http://earthquake.usgs.gov/eqcenter/recenteqsww/Quakes/us2009hbaf.php cf. également les déclarations de la Preparatory Commission of the Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty http://www.ctbto.org/press-centre/ctbt-in-the-news/
Toute explosion souterraine s’accompagne de relâchement dans l’atmosphère d’une partie des gaz radioactifs produits durant la fission des engins. (A H0 sont créés environ 13,4 grammes de gaz tous les 57 gr. fissionnés à savoir 13,4 gr par kt. A H0 et durant un très bref instant ces gaz valent 490 milliards de Curie par kt. Au bout de 3 jours il reste 2,4 gr de gaz par kt pour environ 373.000 Curie.) Ces gaz radioactifs constituent un grave péril pour les populations qui se trouvent sur leur chemin atmosphérique. Or ni l’AIEA, ni les organismes nationaux préposés n’ont lancé d’alerte aux populations locales. Est-ce à dire qu’il n’y a eu aucune explosion atomique (et que l’on n’a détecté aucun « dégazage » et aucune "remontée radioactive") ou est-ce à dire que les silencieux organismes de radioprotection sont aussi criminels que ceux qui réalisent les tests atomiques ?


Paolo Scampa
Président de l’AIPRI

mardi 26 mai 2009

Flagrant déni de justice.


La cour d'appel de Paris vient de refuser l'indemnisation aux anciens militaires français victimes des essais nucléaires en invoquant de captieuses raisons de procédure. Cette décision immorale et ce flagrant déni de justice à des hommes très gravement malades donne l’exacte mesure de l’hypocrisie du pouvoir en France. L’AIPRI rappelle que les essais nucléaires sont un crime radiologique contre l’humanité et qu’il n’est de vices de procédure qui tiennent au devant d’une telle monstruosité dont les soldats ont été les premiers à souffrir les conséquences et dont tous, juges compris, subissons aujourd’hui l’agression interne via la respiration des particules fines radioactives qui ont envahi l’atmosphère.

Paolo Scampa
Président de l’AIPRI.

P.S. Si l’on s’en tient aux facteurs de dose par inhalation les plus bas et que l’on comptabilise 40 ans de décroissance il reste dans l’atmosphère l’équivalent radiologique de plusieurs milliards de doses létales des essais atmosphériques de fission accomplis par la France (6,17 Mt selon l’UNSCEAR, 2008). NB. Au moins de 400 kg de plutonium non consommé, à savoir environ 24500 Curie, ont été répandus dans l'atmosphère sous forme de poussières fines durant ces essais. Ces 24500 Curie correspondent à eux seuls à un potentiel létal théorique de 2,7 milliards si l'on s'en tient au facteur de dose par inhalation le plus bas (1,5E-5 Sv/Bq) et à 8,5 milliards avec le facteur de dose le plus haut (4,7E-5 Sv/Bq).